Au-delà de la belle relation entre ces deux êtres, ce roman est une réflexion amoureuse sur la peinture et un hymne à Cézanne, une superbe approche de ce peintre qu’on ne peut rencontrer qu’en face de ses tableaux originaux, tant les reproductions sont trompeuses dans son cas, nous cachant la profondeur intense et la vie de la matière qui nous saisit physiquement à leur vue. Cézanne qui écrivit ces mots si forts : « La nature n’est pas en surface, elle est en profondeur. Les couleurs sont l’expression, à cette surface, de cette profondeur, elles montent des racines du monde. » Alcovère nous confie sa passion érudite pour d’autres créateurs : Poussin, Greco, Velázquez, Rembrandt, Caravage, Rubens, Fragonard, Picasso…
« Léonore, comme un peintre, ajoute de temps à autre une touche à son livre. » Et Raymond Alcovère procède de la même façon, son roman s’écrit par petites touches, phrases courtes, légères, fragments jetés comme des petites notes. La vie de ses personnages est ainsi, notations, sensations, éclats lumineux, éclairs de passion et ne vaut que par l’amour et l’art.