L'édition d'automne de Finovate s'est achevée et, après les solutions déjà présentées dans ces colonnes (Balance Financial et GoalCard), je reviens dans ces brèves sur deux autres des sociétés en compétition. Pour le reste, il sera question de paiement mobile (toujours !), de monnaie virtuelle et d'interfaces originales pour la banque en ligne.
Les assistants virtuels continuent à entretenir les débats : d'un côté, ils doivent permettre des économies sensibles dans les centres d'appel et de meilleurs taux de transformation sur les sites web transactionnels mais, de l'autre, la qualité des interactions qu'ils produisent n'est pas toujours optimale et les résultats sont souvent mitigés. Apparemment, la solution "intelligente" de myCyberTwin semble dépasser ces limitations, s'il faut en croire le témoignage de la National Australia Bak (NAB).
La banque a commencé à utiliser ces assistants virtuels dans sa division "cartes de crédit" en 2008 et les bons résultats obtenus (mesurés par la satisfaction des clients et les ventes) l'ont conduite à les déployer pour la vente de crédits immobiliers puis pour l'assistance sur les services de banque en ligne. Point important, cette qualité serait obtenue sans investir longuement dans la phase d'apprentissage initiale, sachant que les assistants de myCyberTwin continuent à "apprendre" au fur et à mesure de leur utilisation.
Quelles que soient les difficultés rencontrées avec les solutions passées ou actuelles, il est inévitable que la technologie des assistants virtuels fasse des progrès rapides. Il est donc indispensable de ré-évaluer régulièrement les offres du marché, afin d'être prêt lorsqu'elles auront atteint une maturité suffisante pour être efficaces. En commençant peut-être par tester (gratuitement) myCyberTwin (uniquement en anglais, malheureusement).
Les lecteurs fidèles se souviendront de mes commentaires désabusés sur la carte dynamique de Dynamics. La jeune société semble avoir réalisé que les cartes à piste magnétique avaient un avenir limité, puisqu'elle dévoilait à Finovate une version de sa technologie adaptée aux cartes à puce, destinée en particulier au marché européen.
Son principe de fonctionnement reste identique : des boutons permettent de "reprogrammer" la carte lors d'un paiement, par exemple pour choisir entre carte de débit et carte de crédit. Pour remplir son office, ce sont deux puces distinctes qui sont embarquées : l'une, "enfouie", servant à programmer la seconde. Cette dernière étant totalement conforme aux standards actuels, la carte est compatible avec tous les terminaux, même ceux ne gérant pas les applications multiples. Et, pour garantir une utilisation universelle, Dynamics intègre également sa solution de programmation de la piste magnétique.
La complexité technique de cette nouvelle version risque d'en rendre le coût rédhibitoire pour bon nombre de scénarios d'usage mais elle a au moins le mérite d'avoir une espérance de vie un peu plus longue que la précédente (surtout avec les prémices de généralisation des cartes à puces aux Etats-Unis). Il n'en reste pas moins que, dans le secteur des moyens de paiement multi-applications, le mobile a un avantage certain. C'est peut-être même, pour l'instant, le seul argument convaincant pour le paiement sur mobile...
Après son annonce en mai dernier, le déploiement de Google Wallet a effectivement commencé, aux Etats-Unis. Le résultat est conforme aux attentes, offrant les fonctions promises de paiement sans contact, avec une carte CitiBank ou une carte prépayée Google, et de gestion d'offres spéciales et de cartes de fidélité.
A peine lancée, la solution de Google s'affirme dans le secteur des paiements. Si la version initiale a été concoctée avec Citi et MasterCard, la société annonce avoir obtenu les accords de Visa, American Express et Discover (via leurs spécifications) pour une intégration future de leurs technologies sans contact. Les principaux réseaux de paiement américains seront donc prochainement compatibles, en particulier pour ce qui concerne les terminaux de paiement. L'avenir de Google Wallet paraît radieux...
Ces derniers temps, le sujet des monnaies virtuelles est à la mode, souvent pour en souligner les risques. L'une des plus anciennes, Ven, obtient malgré tout une reconnaissance officielle avec son "adoption" par Thomson Reuters, parmi les données que l'agence diffuse à ses milliers d'utilisateurs dans le monde.
Ven occupe cependant une place particulière dans le monde des monnaies virtuelles, puisque sa valeur est basée sur un panier de devises et de commodities réels ainsi que d'indices liés à l'économie du CO2, ce qui en fait une devise globale, relativement stable et "verte". A cela, il faut ajouter la dimension sociale induite par son origine au sein de la communauté Hub Culture. Selon ses promoteurs, ces caractéristiques pourraient en faire un instrument utile autant pour les particuliers que pour les investisseurs.
Pour terminer cette série, nous nous arrêterons sur une démonstration du Lab'Innovation de CapGemini, apparemment réalisée pour les Banques Populaires. Il s'agit d'une expérience de navigation dans un service de banque en ligne, sur un poste de télévision, dont les interactions sont pilotées par les gestes de l'utilisateur grâce à la technologie Kinect de Microsoft.
J'avoue avoir du mal à trouver un intérêt dans le cas d'usage présenté, qui souffre, comme dans beaucoup de tentatives "limitées" d'innovation, de se contenter d'appliquer une nouvelle technologie à un contexte existant. La démonstration a tout de même l'avantage de démontrer une certaine faisabilité et il ne reste donc (!) qu'à inventer la manière dont ces interfaces peuvent être exploitées pour une nouvelle expérience utilisateur.