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Itinérance des femmes dans le Quartier St-Roch

Publié le 25 septembre 2011 par Raymondviger

Femmes et itinérance à Québec

Quartier St-Roch et Limoilou, femme et itinérance

La revitalisation du quartier St-Roch, à Québec, repousse non seulement les itinérants vers Limoilou, mais elle les appauvrit encore plus en augmentant la précarité chez les femmes qui y résident. Telles sont les conclusions auxquelles est arrivée la sociologue Fanny Bourgeois dans son mémoire de maîtrise.

Catherine Boisclair Agence Science Presse

Dossier Prostitution et Sexualité, Itinérance

L’itinérance au féminin prend une forme particulière, selon l’étudiante de l’Université Laval. Contrairement aux hommes, les femmes risquent le viol si elles

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dorment dehors. Tout l’argent qu’elles possèdent est donc investi dans leur stratégie de survie numéro un: avoir un toit. C’est le cas des 44 femmes que la chercheuse a interviewées.

Les itinérantes de St-Roch sont ainsi directement touchées par l’augmentation des prix des loyers, poussée par la forte demande locative des nouveaux arrivants attirés par la revitalisation. Parfois forcées de déménager loin des ressources d’aide et sans moyens d’y revenir, les femmes deviennent encore plus vulnérables.

Répression policière dans le quartier St-Roch

La répression policière dans le quartier, en hausse depuis la revitalisation, rend encore plus vicieux le cercle de la pauvreté pour celles qui restent, conclut la sociologue. La prostitution, principal gagne-pain de ses interlocutrices, est sanctionnée par l’interdiction de revenir dans le quartier, sans quoi elles se verront remettre des contraventions.

Les femmes itinérantes continuent malgré tout de fréquenter St-Roch, qui demeure leur lieu de résidence, de socialisation et de travail, puisque « les clients vont là pareil », assure Fanny Bourgeois. Endettées par l’accumulation de contraventions, « elles vont faire un peu de prison. Avec un casier judiciaire, comment peuvent-elles se trouver un emploi? », questionne la chercheuse. Elle constate aussi que les femmes adoptent des comportements beaucoup plus à risque pour éviter de se faire prendre lors de la sollicitation. Pressées de trouver preneur, « elles vont être moins attentives aux signes qui indiquent qu’un client est violent » ou qu’il refusera le condom.

La sociologue espère un meilleur financement des organismes communautaires. Ceux-ci devront éventuellement déménager vers Limoilou, tout en laissant des gens dans le besoin dans St-Roch.

Un mal pour un bien?

Guy Mercier, géographe de l’Université Laval, rappelle que l’urbaniste est en quelque sorte l’ennemi des populations marginalisées. « La revitalisation d’un quartier va chasser les gens qui vont là parce qu’ils ne peuvent pas aller ailleurs », soutient le professeur. « Il ne faut pas croire aux miracles sociaux de l’urbanisme », conclut-il.


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