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Matière et réflexion

Publié le 25 septembre 2011 par Santamaria

Guido TONELLI est le porte parole d'un projet plutôt imposant : le CMS, détecteur dont il est chargé de valoriser les résultats, a coûté moins de 500 millions d'Euros mais le coût global du LHC est quand même de plus de 4 milliards d'Euros.

Je me suis déjà exprimé sur les risques que prennent les scientifiques en jouant ainsi à provoquer l'antimatière. Mais je confirme que mon âme d'ingénieur vibre aussi à nouveau en voyant dans le supplément du Monde la belle photo centrale rappelant que l'homme est bien petit face aux enjeux du projet (si si, cherchez bien les casques jaunes, vous verrez il y a des hommes aussi sur la photo...).

Matière et réflexion

Mon étonnement va porter cette fois sur un autre point. Résumons. Ces messieurs (et dames...) travaillent sur un des projets les plus importants pour la compréhension du fonctionnement de notre univers. Ils s'apprêtent à bouleverser les lois de la physique fondamentale. Mais comment s'organisent ils pour le faire ?

Une petite citation de Guido TONELLI me fait craindre le pire : "je reçois près de 500 mails par jour". J'ose espérer qu'une petite partie du budget a quand même pu être utilisée pour offrir aux chercheurs des outils plus collaboratifs que de simples échanges de mails. Une autre phrase laisse penser à un travail relativement solitaire de la part des chercheurs « on est heureux lorsqu'un membre du groupe trouve des manières efficaces d'analyser les données ». A l'époque des bonnes vieilles démarches Qualité Totale, une autre personne aurait probablement écrit « nous sommes heureux quand nous trouvons en groupe de nouvelles façons d'analyser les données qu'aucun d'entre nous n'aurait pu identifier sans ses collègues ».

Je vais supposer que les échanges internes sont bien plus structurés et efficaces que ce qui transparaît dans cet article. Mais il me semble que le rôle d'un porte parole est de communiquer avec les médias pour rassurer les citoyens et valoriser le projet. Cela serait bien de le faire aussi sur les méthodes internes au projet, même si le citoyen ou lecteur lambda est moins sensible que votre serviteur aux nouvelles méthodes de travail en groupe.

Une question au moins me trotte dans la tête : sur le LHC, quel est le pourcentage de chercheurs qui utilisent le mind mapping à titre personnel, ou mieux, pour favoriser la créativité en groupe ?


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