La présence nazie rôde dans la ville dans les années d’occupation et ceux qui ont toujours refusé la soumission, ceux qui ont préféré l’indépendance et le libre arbitre ne pouvaient souffrir la présence ennemie dans les rues de La Rochelle. Chef d’entreprise exemplaire, nommé colonel à la fin de la Première guerre mondiale, Léonce Vieljeux qui est élu maire en 1936, incarne bien cet esprit de résistance.
Dès 1940, pendant l’Occupation, il fait figure de rebelle en refusant d’abord de hisser le drapeau nazi sur l’Hôtel de Ville puis de placarder des affiches anti-anglaises après Mers-el-kebir. Les autorités allemandes ne renoncent pas pour autant (comprenant sans doute qu’elles ont besoin de s’appuyer sur le charisme du maire pour s’imposer) : elles le sollicitent à nouveau pour collaborer à un journal favorable à Vichy. Nouveau refus catégorique. Ces audaces répétées lui valent d’être expulsé du département. Mais, après un temps de réflexion chez sa sœur à Jonzac, Vieljeux revient avec la ferme intention d’aider les réseaux résistants. Le 1er septembre 1944, il est arrêté par la Gestapo et déporté au camp d’extermination de Struthof en Alsace. Il a 79 ans.
En 1941, l’écrivain Georges Simenon habite à La Richardais et vient régulièrement à La Rochelle. Il écrit un roman qui fait bien sentir la pesanteur de l’atmosphère à cette époque : il s’agit du « Voyageur de la Toussaint ». Gilles Mauvoisin, jeune homme intègre et audacieux arrive à La Rochelle et bouscule les habitudes et les cadres établis dans une ville que dirige un cercle clos d’inquiétants personnages.