Un "Cordon bleu" était, sous l'ancien Régime le surnom donné à l'insigne que portait un chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit. Il
désigne aujourd'hui un fin cuisinier.
Institué en 1578 par Henri III pendant les guerres de Religion afin de regrouper les principaux chefs du parti catholique contre les protestants, l'ordre du
Saint-Esprit était l'ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française.
Les chevaliers de cet ordre portaient comme insigne une croix de Malte. Elle était suspendue à un large ruban de couleur moirée bleu ciel, d'où le surnom de
cordon bleu aux chevaliers qui la portaient.
Aboli à la Révolution, le cordon bleu constitua pendant deux siècles la distinction suprême dans l'aristocratie française. Il fut remplacé par la Légion
d’Honneur.
La locution pouvait donc s'appliquer par métaphore à tout ce qui est d'une rare élévation. Ainsi un poète du XVIIe siècle qui souhaitait se faire admettre à
l'Académie française déclara que cette assemblée était « le cordon bleu des beaux esprits » : il fut élu.
Cependant, selon d'autres sources, l'application culinaire est fondée sur des faits plus précis : certains seigneurs de haut parage, tous dignitaires du
Saint-Esprit et porteurs du cordon de l'ordre, avaient pris l'habitude de se réunir en une sorte de club gourmand pour cultiver l'art du bien-boire et du bien-manger.
Leurs déjeuners devinrent célèbres et l'on employa un temps l'expression « faire un repas de cordons bleus ». Façon de parler qui a passé des gourmands tombés
dans l'oubli aux préparateurs des plats eux-mêmes, tous cuisiniers et cuisinières de haute volée.
En 1895, une journaliste prénommée Marthe Distel publie le premier journal de cuisine La Cuisinière Cordon Bleu. Au vu du succès du journal, elle se lance
dans des démonstrations culinaires.
Depuis, des écoles Le Cordon Bleu ont été créées à travers le monde afin de répandre la culture et l'art de vivre à la française.
source: Le saviez-vous ? link