L'interview de Bénédicte Taffin (2/4)

Publié le 24 septembre 2011 par Acdehaenne
Comme promis, voici la deuxième partie de ce passionnant entretien :

A.C. de Haenne : Ceci étant dit, venons-en à présent au roman en lui-même. Avec un an de recul, que peux-tu nous dire sur l'accueil que le public lui a réservé ?

Bénédicte Taffin : J’ai été impressionnée par les réactions de mes lecteurs. Certains ont adoré Opale alors que d’autres ne sont pas arrivés à le terminer. Et ceux qui l’ont aimé semblent l’avoir vraiment fortement apprécié. C’est amusant comme un livre peut provoquer des réactions diverses et je suis très fière d’avoir écrit un texte qui ne laisse personne indifférent. J’ai aussi été étonnée de voir que beaucoup attendait une suite. Elle n’était pas prévue initialement. Je voulais laisser le lecteur imaginer la suite, Sa suite. Je n’avais pas réalisé que beaucoup de questions demeuraient en suspens. C’est un peu le souci quand on écrit. On a tout dans la tête et, parfois, on ne se rend pas compte qu’on omet de donner certaines clefs à ses lecteurs. Du coup, je me suis remise à la tâche avec un immense plaisir et j’écris non pas une mais deux suites, deux nouveaux tomes, donc, emplis de surprises et de révélations.


A.C. : Vu le plaisir que j'ai éprouvé à lire le premier tome, je peux te dire que j'ai vraiment hâte de lire la suite. C'est une bonne nouvelle que tu nous annonces là. Le premier a-t-il bien marché ?

B.T. : Merci, Antoine. Tu vas me faire rougir... Ce n’est pas évident de répondre à ta question car je n’ai pas encore reçu les chiffres mais il est clair qu’il n’a pas fait un carton. Il ne faut cependant pas oublier que je suis un auteur complètement inconnu du public et, même en étant éditée par une maison aussi prestigieuse que Gallimard Jeunesse, il faut se faire connaître et que son roman arrive à un moment où les lecteurs ont envie de le lire. Bref, il ne se débrouille pas trop mal, à mon sens, mais ça n’a rien de mirobolant...

A.C. : Les critiques ont-elles été bonnes ?

B.T. : Oui, en majorité, voire dithyrambiques pour certaines. C’est plaisant de lire ces critiques parce qu’on a un retour des lecteurs. On voit ce qui a plu et moins plu et il y a surtout la satisfaction d’être comprise. Je voulais faire passer certains messages dans Opale et ce fut un réel bonheur de constater que ces messages étaient bien passés. J’ai alors eu l’impression d’avoir bien travaillé.


A.C. : Et toi, comment as-tu vécu ces différents retours sur ton œuvre ?

B.T. : Avec des larmes de plaisir pour les excellentes critiques, avec de la tristesse pour les lecteurs qui n’avaient pas terminé le roman. Chaque retour fait se poser des questions. Que faire pour accrocher le lecteur, tous les lecteurs ? Et la question sine qua non, est-ce réellement le but d’accrocher tous les lecteurs ? Ne faut-il pas admettre qu’on ne puisse être l’auteur de tous ? Ça enseigne l’humilité.


A.C. : Le 14 mai 2011, tu as reçu le prix "Révélation Jeunesse des Futuriales". Qu'est-ce que cela représente pour toi ?

B.T. : Ce fut une énorme surprise ! Des membres du jury que je ne nommerai pas ont eu la fabuleuse idée de me faire croire, à mots couverts, que je n’avais pas le prix, une heure avant la remise du dit prix. Quand mon nom fut cité, ce fut un choc ! Je me suis levée, groggy, de ma place et je me suis dirigée vers le jury avec une si vive émotion que j’en avais les yeux humides et la gorge serrée. C’est prodigieux de recevoir un prix ! C’est la preuve que des gens, des professionnels, ont aimé ce que vous avez écrit à un tel point qu’ils l’ont choisi pour représenter leur prix ! C’est un plaisir intense de reconnaissance ! Et le cube de métal qui m’a été remis ce jour là trône en bonne place dans mon salon. Je l’observe quand les mots me font défaut. Ça me stimule, me rassure.


A.C. : Penses-tu que recevoir un prix peut booster les ventes ?

B.T. : Je dirais que ça dépend des prix. Malheureusement le prix des Futuriales n’est pas encore bien connu et ne m’a donc pas apporté un boost au niveau des ventes. Mais le prix du GPI pour lequel Opale était nominé aurait certainement eu un plus gros impact sur les ventes.


A.C. : Si tu veux bien, j'aimerais à présent te poser quelques questions sur la genèse des Yeux d'Opale à proprement parlé. Ton roman est sorti en librairie en septembre 2010 donc. Quand l'as-tu envoyé à un premier éditeur ?

Voilà, la suite arrive dès demain...

A.C. de Haenne