Combien de fois, depuis que Nicolas Sarkozy est au pouvoir, a-t-on entendu proclamé comme une vérité indiscutable, que François Fillon était la caution sociale du gouvernement ? Social, François Fillon ? Ben tiens ! penser cela, ce serait pour le moins faire preuve d'amnésie.
L'actuel premier ministre fut en 2003, le grand ordonnateur de la première grande réforme des retraites, celle qui faisait passer pour tout le monde ou presque, le nombre d'années de cotisations de 37.5 à 40 années, puis progressivement jusqu'à 42. Ce fut le premier coup de boutoir contre la retraite par répartition. Cette première attaque s'accompagnant, évidemment, d'un premier essor des retraites complémentaires et des retraites par capitalisation.
Même si la réforme de 2010 est attribuée à l'omniprésent Nicolas Sarkozy, c'est bien françois Fillon qui en tant que premier ministre en est l'artisan. Cette fois, c'est l'âge de départ qui est touché, et la réforme n'est pas encore votée que les publicités pour les retraites privées pleuvent déjà.
Il n'y a donc rien d'étonnant d'entendre Monsieur Fillon se déclarer partisan de la convergence fiscale entre la France et l'Allemagne, incluant les retraites dans ce projet. Il ne fait que continuer le travail de sape de la retraite par répartition au profit de ses amis banquiers et assureurs qui à chaque fois voient bien la poule aux ouefs d'or.
A tous points de vue, comparer la situation française et allemande sur les retraites est une hérésie, une manipulation, une malhonnêteté, comme je le démontrais dans un billet publié il y a un an. Non seulement la situation économique, sociale et démographique est très différente, mais le système allemand, même s'il situe l'âge de départ à la retraite à taux plein à 67 ans (contre 62 en France), est beaucoup plus juste et équitable, et surtout, il a été négocié avec les syndicats et accepté par eux.
Nul doute que si la droite gagne les élections en 2012, elle s'attaquera encore aux retraites, nous ressortant encore l'argument massue qu'on ne peut faire autrement si on veut sauver le règime par répartition. Ce serait juste oublier que François Fillon a déjà sauvé par 2 fois ce système. Et par 2 fois, ce fut le baiser de la mort.
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