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Paris. C'est un dimanche ensoleillé de septembre. La fraîcheur du matin est agréable. Mon amie K et moi cheminons le long du Boulevard Saint-Jacques. L'heure est grave. Elle s'en va passer l'examen pratique qui lui donnera (ou pas) la légitimité d'exercer en tant qu'acupunctrice. Je l'accompagne car je suis le cobaye d'un de ses camarades, G, surnommé l'Abribus. Parce qu'il ressemble, me dit-elle, aux gravures de mode ornant les panneaux publicitaires des abribus. Un grand et beau blond sur qui les élèves filles sont tombées en pâmoison. L'idée d'offrir mon corps à ses expérimentations m'émoustille mais pas au-delà du raisonnable. Le croisant plus tard au café, je manque défaillir. Frais et propre, vêtu d'un de mes slips fétiches, je fais rire mon amie.
A l'instar de Sara Forestier qui confiait lors de la remise de son César de la meilleure actrice qu'elle avait mis sa culotte porte-bonheur, K n'a pas oublié de porter la sienne. Nous invoquons tous les signes extérieurs de superstition, y compris lorsque nous croisons un frère mariste qu'elle connaît, lui demandant une prière à son intention.
De la culotte ou la prière, jamais l'on ne saura laquelle de ces amulettes aura porté ses fruits. Car mon amie et mon avenant thérapeuthe ont tous deux brillé à l'examen.
- Tu nous as porté chance, me dit mon amie, heureuse.
Je lui signale qu'à tout hasard, ils ont tous deux bossé durant 3 ans comme des chevaux de trait et qu'en fait de culotte porte-bonheur, c'est accessoirement MON slip qui peut s'enorgueillir de leur succès.