L'Elysée est donc informé en temps réel des développements des enquêtes de police et instructions de justice, la presse publie chaque jour de nouveaux extraits des auditions et même maintenant, dernière innovation, des extraits des écoutes téléphoniques… Plus rien ne semble en mesure d'arrêter la publicité, non plus des débats, mais de ce qui les précède. Ce peut être être une mauvaise chose si cela donne à l'opinion (ou plutôt à ceux qui s'expriment en son nom, journalistes et politiques) la possibilité d'intervenir, d'orienter le travail des policiers et des magistrats ("on aimerait qu'ils posent telle ou telle question…", "ils sont animés par la vindicte politique"), mais c'en est une excellente si cela interdit au pouvoir d'étouffer des affaires (comme il en a forcément le désir).
Est-ce pareil à l'étranger? Je n'en ai pas la moindre idée, même si l'on a vu, à l'occasion de l'affaire DSK, que les avocats pouvaient rapidement être mis dans la confidence. Il me semble, en tout cas, que ces révélations devraient inciter à donner à la justice plus d'indépendance. Cela éviterait la multiplication de ces fuites qui ne donnent pas aux enquêteurs le temps long de l'enquête, de la vérification au risque de produire des affaires qui s'achèvent en eau de boudin, comme c'est si souvent le cas lorsque les politiques sont en jeu.