“Big Shots, an obnoxious waste of time that's likely
the season's worst new show.”
Crée par Jon Harmon Feldman (Tru Calling, American Dreams)
Diffusion sur ABC
Series Premiere le 27 septembre 2007
Format 42mn- 13 épisodes
Cast
Dylan McDermott (The Practice, The Grid), Christopher Titus (Future Tense, Titus), Michael Vartan (Alias, The Mists of Avalon), Joshua Molina (The West Wing, Sports Nights), Jessica Collins (Tru Calling), Amy Sloan (Gilmore Girls), Peyton List (Windfall, Day Break) et Nia Long (Third Watch)
Show Synopsis
Duncan, Karl, Brody et James sont quatre grands amis. Ces quatre chefs d’entreprise sont unis face aux problèmes professionnels qu’ils rencontrent mais surtout dans leur vie privée et plus précisément amoureuse.
Critique
Men are the new women C’est ce que semble vouloir dire l’une des nouveautés de la rentrée d’ABC : Big Shots. Comparé virtuellement à un Desperate Housewives version testostérone, il faut bien avouer qu’effectivement, dans Big Shots, les hommes sont bel et bien de nouvelles créatures étranges –mais qui ne s’apparente pas non plus à la gent feminine, for Pete’s sake-, et que non, ça n’a rien à voir avec Desperate Housewives.
Pour cause, Big Shots a accumulé les faux-pas impardonnables.
Pour tomber pile dans le Desperate House Husbands, Big Shots n’a eu qu’une consigne : en faire des tonnes sur le côté féminin de l’homme. Comme Big Shots met en scène quatre amis, unis et soudés face à leurs problèmes existenciels, pour être crédibles, la bande joue donc au golf, boit des cocktails, se raconte les potins du jour, se plaint de leur déboires amoureux, et coquets comme pas permis, se voit régulièrement à la piscine-sauna du club tout en pleurnichant sur leurs malheurs personnels.
Malheureusement, le problème du pilot est simple : le tout coince très vite, d’une part, parce qu’en se fixant sur ledit thème récurrent, Big Shots a oublié d’être drôle et rafraîchissant et d’autre part, parce qu’en parallèle de ce glamour un brin déplacé, ces amis sont encore très virils, costauds et professionnellement puissants. C’est à la fois extrême et étouffant, les clichés d'un tel sujet sont réunis et très timide sur le développement des caractères de ces quatre personnages, quite donc à vouloir renouer avec une misogynie pourtant initialement critiquée. Le résultat est donc sans appel : caricatural, bancal et désorganisé, Big Shots a du mal à trouver sa marque et nous fait n’importe quoi.
On peut donc réaffirmer l’indiscutable fossé existant entre Desperate Housewives et Big Shots. Quatre housewives représentant quatre types de femmes au foyer, occupées par leur logis, leur famille et leurs tracas quotidiens, tout en dénotant une touche par ci par là de folie, elles évoquent toutes ensemble leur vie de manière réaliste, franche et pudique, Big Shots lui met en lumière quatre hommes caricaturaux et rigoureusement soigneux, qui pleurnichent sempiternellement alors qu’ils sont censés régner sur un monde professionnel cruel. L’un se fait tromper par sa femme, et c’est son patron qui en profite, l’autre se fait manger tout cru par sa fille rebelle, un autre se soumet aux volontés de sa maîtresse névrosée et de sa femme pourtant soumise. Pourtant, malgré cela, ils n’ont pas vraiment l’air gêné de se la jouer saillant dandy. Plus glamour que Carrie Bradshaw, ils finissent par perdre toute fierté personnelle et finissent comme prévu : émasculés.
Evidemment, on pourrait croire que le résultat est un désastre total. Mais le pilot n’a pas été qu’une succesion de scènes toutes plus insupportables les unes que les autres, toujours à la manière de Desperate Housewives, Big Shots tente quelques situations cocasses et autres traits d’esprits et bien que certaines tombent justes –il était trop tard, l’opinion était forgée-, rien n’a réellement pu faire face au problème majeur de Big Shots : son manque cruel de personnalité. Et c’est ainsi qu’une fois la demi-heure passée, et faute –sérieuse- de charisme, Big Shots croule sous un amas de situations à la fois caricaturales et très convenues.
Big Shots voulait-elle condamner la coquetterie des hommes ? Approuver la féminisation de l’homme et démontrer sa profonde humanité ? Ou bien tenter de surfer sur la vague de succès de Desperate Housewives et de remplir les caisses ? Si cette dernière réponse semble la plus appropriée, on reste sur notre faim, l’hésitation du réel parti-pris de la série intrigue et déçoit, on demeure circonspect devant ce Big Shots très flou et qui au final ne nous apprend pas grand-chose ; à part peut-être que les petites mélodies amusantes à la manière des séries à la thirtysomething ne font plus recette.
Bénéficiant de très mauvaises critiques journalistiques, Big Shots dénote un tout autre problème : la médiocrité phare de cette nouvelle rentrée. A force de déceptions et de critiques plus négatives les unes que les autres, le seriephile se demande bien ce qu’il pourra se mettre de neuf sous la dent, parce qu’hormis, Pushing Daisies et Dirty Sexy Money, l’avenir s’annonce pessimiste à souhait.