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(Premières Dents) dans la grosse pomme..

Publié le 24 septembre 2011 par Maybachcarter

(Premières Dents) dans la grosse pomme..

Je prends un an de plus au compteur aujourd’hui.

Je suis bien évidemment reconnaissante d’être en vie, et en bonne santé, ce n’est pas un luxe dont tout le monde peut se venter. Comme pour beaucoup d’entre vous (je suppose), les anniversaires sont souvent d’incroyables séances d’introspection et de bilan sur l’année précédente. Je vais encore avoir beaucoup plus matière à le faire, et ce pour deux raisons:

1- Je suis à New York depuis la semaine dernière, et je n’ai pas encore totalement trouvé mes marques, mais ça j’y reviendrai plus tard.

2- Parce que l’année de mes 21 ans a été celle où j’ai concrétisé pas mal de choses, dont notamment le fait de voir passer le magazine Fashizblack que j’ai vu naître, du web au papier, ce qui en soit est tellement énorme que j’ai l’impression que je n’en prendrai conscience qu’une fois la maquette physique dans les mains. Il n’est pas question pour moi ici de faire de la branlette, donc je vais passer sur mes autres “accomplissements“. Dans l’ensemble, je n’ai pas à me plaindre, et je remercie encore une fois celles & ceux qui ont participé de loin à la campagne de cet été. Elle a été riche en enseignements, notamment en ce qui concerne des gens sur qui je pensais pouvoir compter et qui se sont tournés les pouces…attendant qu’on soit 50 euros de la somme finale pour se manifester (quand ils se sont manifestés). Je passe aussi sur les gens qui changent d’attitude dès qu’ils voient que vous voulez prendre de l’altitude (en gros, tu étais bien sympa quand tu n’aspirais qu’à rester dans ta petite sphère du web). Rien de nouveau sous le soleil, mais les événements les plus positifs pour les uns, emmènent parfois leur lot de désillusions. Mais enfin, ce n’est qu’un début (ou pas). L’important à retenir est que l’on a su convaincre assez de personnes (merci à celles/Ceux qui ont fait bouger les choses, notamment sur Twitter, quand moi-même j’étais à bout). Fabuleuse aventure humaine donc, qui ne fait que commencer.
Je suis donc à NY, pour shooter 2 voire 3 séries Mode pour le numéro de Janvier, mais je ne vais pas trop donner de détails ici, je les réserve pour le “FashizBlack Diary“, le blog “perso” de l’équipe du magazine, qui est exclusivement dédié à ceux qui ont pré-commandé (et qui ouvre dans quelques jours).

Pour en revenir au point #1. Je suis aussi à NY par obligation académique (dernière année de Master). Je ne peux pas trop m’étaler dessus afin de ne pas m’attirer d’ennuis mais ça ne se passe pas forcément comme je le souhaiterais (ambiance exécrable entre autres douceurs), j’ai l’impression d’être dans un (mauvais) épisode d’Ugly Betty, l’humour (et les histoires d’amour avec le mec de la compta) en moins.
Quant à la ville…Cela faisait plusieurs fois que je repoussais l’échéance quant à ma première visite. Après avoir affronté -non sans agacement- les formalités (demande de visa, sponsor, formulaire en ligne demandant entre autres si je suis une prostituée/une terroriste/une dealer), j’ai fini par atterrir à l’aéroport J.F.K. Vendredi dernier. Il faisait beau, j’avais l’air un peu ridicule avec mon trench, et je suis sortie bien plus rapidement que ce que l’on avait pu me dire (“Oh tu verras, il te faut au moins 3 HEURES entre l’atterrissage et la sortie” ). J’ai passé mon 1er après-midi chez l’opérateur mobile T-Mobile, à essayer de comprendre exactement comment fonctionne leurs forfaits (et le tout, un peu déconcertée par le sourire et les tatouages du vendeur latino). Je pensais pouvoir me mettre dans l’ambiance locale (traduire me goinfrer devant une émission à la con type “Les Desperates Housewives de Beverly Hills“, une brochette de quadragénaires peroxydées et anorexiques éblouissantes de stupidité)…mais le JetLag m’a assommée sans crier gare.

Les jours qui ont suivi sont rythmés entre mon appart (que j’ai l’immense chance d’avoir pour moi toute seule) dans les hauteurs résidentielles de Washington Heights et mon lieu d’apprentissage, avant de rentrer travailler sur Fashizblack jusqu’à ce que je m’écroule de fatigue. Et à cela, je viens d’ajouter un abonnement à la salle de sport, comptant peut-être sur un éventuel rajout de 2h sur les 24h d’une journée normale.
J’ai eu le temps de faire la touriste à Ground Zero, Broadway, Times Square, ChinaTown, et j’ai encore sûrement d’autres coins à visiter. Mais dans l’ensemble..peut-être que je suis influencée par la routine “Métro-Boulot-Dodo”, mais New York ne me fascine plus spécialement maintenant que j’y suis. Pire, j’ai l’impression que cette ville me rend hyper-franchouillarde. Je me plains de tout: l’incessant changement de température entre le chaud (les stations de métro) et le froid (la clim des métros), les escaliers à n’en plus finir, le découpage des rues, le prix excessif de la baguette ou des croissants, les sucreries hyper grasses qui coûtent plus cher que de riz ou qu’une bouteille d’eau….Drôle, hein ? Je ne suis généralement pas réfractaire au changement mais il faut croire que je porte Paris en moi, beaucoup plus que je ne le soupçonnais.
C’est une expérience déstabilisante pour moi de changer d’environnement, avoir à affronter mes peurs les plus basiques (se tromper de chemin, ne pas toujours comprendre ce qui est dit) ou encore de se sentir absorbée par une masse difforme, je n’ai pas trop de mal à le reconnaître. Je ne déteste pas New York, mais disons que cette ville et moi, nous nous regardons en chien de faïence pour le moment. Nous avons 3 mois pour faire plus ample connaissance, ça laisse assez de temps pour s’accommoder.
Sinon, je suis quand même sous le coup d’un choc culturel à chaque fois que je mets le pied hors de ma résidence. Tout d’abord, j’me sens parfois envahie par le chauvinisme américain à cause de l’omniprésence de leur bannière étoilée PARTOUT, du bus aux pizzérias en passant par les magasins ou les entrées d’immeuble. Ou encore le gigantisme qui va de la taille des “petites” boissons aux bâtiments de 5 étages qui sont hauts comme des tours. J’ai beau avoir grandi avec et dans un univers très américain, j’évolue ici comme je le ferai au Guatémala, et ma foi, ce n’est pas plus mal. Je n’accumule pas de cliché les uns et les autres, je dé-couvre au sens même du terme. Et comme le soulignait un excellent ami à moi, peut-être que cela permet aussi de se découvrir soi-même, en dehors de sa zone de confort.
Le multiculturalisme m’a sauté au cou dès l’aéroport, quand les agents ont passé plusieurs minutes à discuter en espagnol sans que personne ne trouve rien à redire. Les gens semblent trouver le brassage multi-ethnique tellement..normal ici, c’est assez impressionnant, du moins quand on vient avec une perception “française” de la chose. Bien sûr, là je parle des New Yorkais, je ne saurai étendre ça à l’ensemble du pays, loin de là. Les causes sont historiques (constitution fédérale, immigrations anglaises/italiennes/irlandaises etc), je sais bien, mais c’est la manière avec laquelle chacun(e) s’arrange de cette situation que je trouve inédite, j’en parlerai dans un prochain post sur le restaurant “Les Ambassades”.

Demain, j’irais à nouveau arpenter la ville, histoire de continuer à faire connaissance. Peut-être que dans ce grand vacarme ambiant, je finirais par trouver une mélodie..la mienne.

Sur ce. Je vais sûrement me faire un combo Punch + cigare cubain comme cadeau d’anniversaire. Ne me demandez pas pourquoi surtout. A la vôtre.


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