Le président uruguayen José Mujica envisage de retirer son pays du marché Mercosur suite aux dernières décisions de protectionnisme au Brésil et en Argentine.
La semaine dernière, le ministre des finances brésilien Guido Mantega a annoncé une augmentation de 30% de la taxe sur les importations de voitures pour les partenaires commerciaux du Brésil n’étant pas membre du Mercosur. Concernant les membres du Mercosur, comme l’Uruguay, ils devront satisfaire des critères bien précis pour éviter la taxe, à savoir prouver que 65% de la fabrication de la voiture a été réalisée avec des pièces fabriquées en Amérique du sud. Cette taxe touche non seulement les voitures, mais aussi les camions, les bus et les tracteurs.
La décision brésilienne passe difficilement en Uruguay, au point que le président José Mujica se demande s’il ne vaut pas mieux de quitter le Mercosur : « nous allons revoir notre position si nous sommes traités comme un pays qui ne fait pas partie du Mercosur. » Le président uruguayen envisage de rencontrer prochainement Dilma Rousseff mais aussi Cristina Kirchner pour partager ses doutes et son malaise actuel.
L’augmentation décidée par le Brésil sur les importations a un impact sur l’Uruguay, qui exporte chaque année 15 000 véhicules au Brésil. Cela rapporte plus de 150 millions de dollars et crée un peu plus de 1000 emplois. D’ores et déjà, une entreprise d’assemblage de pièces automobiles, avec un capital à majorité chinois, a décidé de fermer son usine. L’industrie de l’automobile en Uruguay semble soudainement en péril.
D’autre part, l’Uruguay se plaint également de la baisse dramatique de ses exportations vers l’Argentine. En cause : les décisions protectionnistes du gouvernement Kirchner contre l’importation de papier venant de l’étranger. Mujica est en colère, il veut mettre fin à « l’intégrisme » des pays amis du Mercosur et souhaite que le marché s’ouvre à de nouveaux membres, comme le Venezuela de Chavez et l’Equateur.