Telle grande enseigne distribuerait donc de la fringue "with love since 1841", tandis que tel industriel de l'agroalimentaire nous vanterait sa "so good" alimentation. Et je ne parle même pas de l'accroche, oups pardon, la baseline, du premier, mettant l'accent sur une collection "Mix & Match".
Pitoyable. On est loin du temps où les tickets de métro étaient chic et choc...
Et je n'avais pas vu le pire. Rentrant à la maison, je jette un œil à la newsletter (hum...) d'OWNI, et commence la lecture d'un article titré "Les pureplayers [sic] doivent prendre plus de risques". Admettons que le terme soit entré dans le langage (presque) courant, encore que le dossier s'intitule "Les médias en ligne à l’âge de raison", ce qui est au moins aussi compréhensible, et plus... français.
Mais c'est l'article éponyme qui m'a achevé. Pascal Riché s'exprime, à propos de la nouvelle maquette de Rue89, en ces termes non dénués de grâce, de poésie, et d'anglicismes inutiles :
On va rester très participatif, non pas top-down mais plutôt bottom-up, avec le format “face aux riverains” notamment, et en insistant sur le fact-checking.
Je ne sais pas vous, mais moi, après "participatif", je ressens comme un vague malaise. En quoi est-ce plus porteur de sens d'utiliser ces termes ? En quoi des expressions comme "de haut en bas", "de bas en haut", "montant" ou 'descendant" auraient-elles dévalorisées son propos ? Aurait-il eu l'air moins professionnel ou moins sérieux ?
Ou est-ce pour préparer le lancement d'un Street ninety-nine ?
(1) : Comme mon téléphone ne sait que téléphoner, j'ai extrait ces deux images des sites des marques respectives, à savoir C&A et Sodebo.