Par Bernard Vassor
Alfred de Musset par Musset Alfred...
Portrait d'Alfred TATTET (1809-1856) ........................ à Alfred Tattet Par Alfred de Musset SONNET Qu'il est doux d'être au monde, et quel bien que la vie! Tu le disais ce soir par un beau jour d'été. Tu le disais, ami, dans un site enchanté, Sut e plus vert coteau de ta forêt chérie. Nos chevaux, au soleil, foulaient l'herbe fleurie; Et moi, silencieux, courant à ton côté, Je laissais au hasard flotter ma rêverie; Mais dans le fond du cœur je me suis répété: -Oui, la vie est un bien, la joie est une ivresse; Il est doux d'en user sans crainte et sans soucis; Il est doux de fêter les dieux de la jeunesse, De couronner de fleurs son verre et sa maîtresse, D'avoir vécu trente ans comme Dieu l'a permis, Et, si jeunes encor, d'être de vieux amis. Bury, le 10 août 1838 . En 1847, une brouille passagère vint obscursir les relations entre les deux amis compagnons de débauches et de parties fine. Le samedi 1 mai, Musset se plaint auprès de madame Tattet d'une lettre de son mari qui l'avait profondément blessé : "M'accuser d'être parti parce que j'étais ivvre, lorsqu'il était absent et que sa mauvaise humeur me renvoyyait de chez lui, et oser de me le dire à moi-même, c'est ce procédé que je ne comprend pas". Leur brouille ne dura pas très longtemps et Alfred de Museet retrouva bien vite le chemin de la rue Grange-Batelière. L’Hôtel Novilos deuxième nom qui lui a été donné, lui vient du surintendant des Gardes françaises qui l’occupa avant la révolution il était dans le deuxième arrondissement à l'époque au numéro 17 de la rue de la Grange Batelière (aujourd'hui au numéro 10). Le monogramme B.V. que vous pouvez apercevoir aux fenêtres du premier étage de cet Hôtel, n’a aucun rapport avec l’auteur de cet article…., mais indique la propriété du premier propriétaire : Michel, Duc de Biéville guillotiné pendant la révolution. Le marquis de Lillers vendit cette maison en 1822 à Alfred Tattet. Paul Foucher, le gendre de Victor Hugo, introduisit Musset dans un Cénacle Hugolien d'Alfred Tattet: rue de la Grange Batelière. C’était un riche financier, érudit fin lettré, un Don Juan, initiateur d'Alfred de Musset . Son salon était fréquenté par Charles Nodier, Vigny, Lamartine, Roger de Bauvoir, D'Althon Shée, (dont la fidèle épouse fut la maîtresse de Musset, puis du peintre Paul Chenavard qui avait exécuté son portrait), et Ulrich Guttinguer, le plus fervent propagateur du romantisme Alfed Tattet, reçut souvent dans les années 1830, les hugolâtres du cénacle de Jehan Duseigneur, au rang desquels Gérard de Nerval figurait en bonne place, Sainte-Beuve et Hugo qui en était le centre d'interêt. Ajoutons pour faire bonne mesure dans la liste des invités permanents : Lamartine, les frères Roqueplan, et un illustre inconnu Eugène Thuriot de la Rosière qui figure ici pour une longue lettre à Alfred Tattet qui nous éclaire sur la fâcherie entre Sainte-Beuve et Musset. Un poète qui obtint un grand succès, aujourd'hui presque oublié, Félix Arvers venait lui aussi égayer les soirées de monsieur et madame Tattet. Antony Deschamps qui suivit Gerard de Nerval dans la maison de santé du docteur Esprit Blanche rue Traisnée (rue Norvin aujourd'hui) à Montmartre, puis à Passy où il trouva la mort. Il est l'auteur de ce poème autographe envoyé à Alfred Tattet en 1847 : Adversus absynthium Absynthe monstre né jadis pour notre perte De l'Afrique à Paris , traînant ta robe verte (...) ............ Alexandre Dumas fils, grand expert en goujaterie, dans un courrier à Tattet se plaignit amèrement de ne pas pouvoir disposer de soucoupe pour poser son cigare quand il jouait au billard. Il lui fit aussi porter une sous-tasse. Je ne sais pas quelle fut la réaction des époux Tattet. Eugène Delacroix, Jean-Léon Gérome et Gustave Courbet figuraient parmi les convives de ces réunions. mise à jour le 23/09/2011