Annoncé comme l’arme de destruction massive dans la lutte contre la discrimination à l’embauche, le CV anonyme peine à s’imposer. Symbole de cet échec, le décret d’application qui devait le rendre obligatoire est attendu depuis … 2008 !
Pire selon les résultats de l’expérimentation effectuée par le CREST à la demande du gouvernement, le CV anonyme ne favorise pas la diversité ethnique, bien au contraire. Les chances de décrocher un entretien pour un candidat issu de l’immigration sont de 1 chance sur 10 sans le CV anonyme alors qu’elles ne sont que de 1 sur 22 avec un CV anonyme. Alors comment analyser de tels résultats ? « Le CV anonyme agit comme un filtre égalisateur, explique Sébastien Bompard, Président de l’association A Compétences Egales. Le recruteur est plus strict avec un CV anonyme ; en voyant que le candidat était étranger, il aurait peut-être été plus tolérant sur les fautes d’orthographe par exemple ». Autrement dit si le CV anonyme propose un cadre légal, ce n’est pas un outil efficace de lutte contre la discrimination : « Parler de non-discrimination à l’embauche, c’est appliquer le cadre légal ; faire de la diversité, c’est diversifier le sourcing candidat » note Sébastien Bompard.
Alors si le principe du CV anonyme n’a pas produit les effets escomptés, il aura toutefois permis de favoriser le débat et la prise de conscience autour de la discrimination à l’embauche. L’objectif final étant bien évidemment de changer les mentalités chez les recruteurs et les décideurs : favoriser la diversité, ce n’est pas donner une chance à un candidat issu de l’immigration, c’est surtout enrichir une équipe et nourrir la créativité !
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