La "fête de la gastronomie" est l'évènement de ce début d'automne, car elle est la célébration d'un savoir-faire et d'un art bien français:la (haute) Cuisine! 77 Relais et Châteaux de France et Navarre se sont associés pour faire découvrir leurs hauts talents et ce n'est moins que l'illustre chef Guy Martin qui a accordé à Darkplanneur l'insigne honneur de nous en livre les secrets: en Cuisine!
Darkplanneur: Aujourd'hui, 23 septembvre, vous participez à la "fête de la gastronomie", expliquez-nousl'ambition et le but de cet évènement ?
Guy Martin: Cet événement c’est un peu comme une fête de la cuisine, 24h de fête nationale en l’honneurde la cuisine. À la même date, il y a l’événement « Cuisine en fête », dont je suis le parrain,qui valorise la cuisine de transmission, la cuisine de nos mémoires et de partage. C’estun honneur de représenter cet événement car la cuisine est un vrai moment de fête et cesmoments sont trop rares !
D. Le 23 septembre symbolise-t-il une date/une commémoration particulière ?
GM: C’est le dernier jour de l’été et le début de l’automne, je pense que c’est en partie pour cela que cette date a été choisie. Avec la rentrée, essayons de repartir sur une note gaie, colorée, de communion et de fête pour tous!
D: Comment cela va-t-il se dérouler dans vos 2 résidences à savoir, l'Atelier Guy Martin et le Grand Véfour ?
GM: À l’Atelier Guy Martin, vous trouverez un marché français avec des produits de chez nous, de la cuisine de nos mères :des huîtres, du jambon, du foie gras, des lentilles, etc… Je tiens énormément à ces bons produits élevés,cultivés avec amour et traçabilité. Chaque participant va partir avec un panier et cuisinier avec un chef (du Cristal Room ou du Bon Marché, par exemple)… Le jardin est dans la cuisine et ensuite dans l’assiette. Au Grand Véfour, la cuisine va être ouverte et on va expliquer aux clients la technique pour faire une assiette, raconter l’histoire de nos produits... Ils vont ensuite déjeuner, et les sommeliers feront une dégustation avec une explication des cépages: mais le véritable intérêt réside dans la visite des cuisines, découvrir les backstages réellement, car jamais personne ne vient en cuisine ! Ils vont voir le produit avant, brut et après, transformé dans leur assiette.
D: Comment jugez-vous aujourd'hui l'état de santé de la gastronomie française ?
GM: Super bon!!! On a des produits de qualités. Avec mon émission « Épicerie fine » sur TV5 Monde, j’ai pu constater à tous les niveaux que les Français utilisent des produits de qualité.Il y a une véritable prise de conscience, les gens mangent du bon et avec de moins en moins de traitements sur les animaux...J’ai fait un Tour de France culinaire, à la découverte du monde paysan et j’ai été heureux de voir qu’ils sont dans une notion de qualité des produits, de bien-être des animaux, et donc de bien-être dans nos assiettes.
D: Pourquoi notre "Haute Cuisine" a-t-elle toujours cette image un peu traditionaliste voire "bourgeoise" chevillée au corps ? Contrairement à l'hypercontemporaneité de la gastronomie espagnole (ex : Ferran Adrià), ou américaine.
GM: C’est vous qui le dites ! Il est vrai que Ferra Adrià, le pape de la cuisine moléculaire, est un monument. Nous, les français, avons copié, mais nous n’avions ni la classe ni les moyens financiers de faire ce qu’il fait. Vous savez, mis à part 3-4 chefs extraordinaires, la cuisine espagnole est aussi très traditionnelle! Je peux vous le dire, la Gastronomie Française est vraiment au top. L’image bourgeoise existe car c’est ça la bonne cuisine française. Un bon gigot, par exemple, c’est délicieux !On fait souvent appel à nous et notamment aux USA. En France, nous avons des produits exceptionnels, la tradition de peuples venus de toute part, le goût de la transmission et une géologie incroyable (nos mers, nos lacs, nos vallées regorgent de bons produits).
D: Vous êtes un féru d'art, si vous deviez comparer votre cuisine à une toile ou au style d'un grand maître de peinture, quel serait-il ?
GM: Ça va dépendre du moment, la cuisine n’est jamais triste contrairement à une peinture car
on veut toujours du bon, du bonheur… Le parallèle est donc compliqué ! Mais surtout la cuisine est éphémère. Bien sûr, je pense à Botticelli à Magritte ou encore à Rothko, même si la peinture est figée dans le temps. La cuisine, c’est encore plus affectif, on peut se souvenir d'un plat cuisiné il y a 15 ans par sa mère, l'émotion, les senteurs restent un moment unique.
D: Pour le Grand Véfour, vous venez justement de créer une pièce intimiste dédiée aux toiles de grands maîtres... Quelle expérience voulez-vous y faire vivre à votre client ?
GM: C’est un cabinet privé, avec des toiles de maîtres… Vous dînez au milieu d’artistes reconnus mondialement tels que Chagall, Buffet ou Cocteau. Ce qui m’a poussé, c’est l’envie de partager , de faire vivre un moment unique au Grand Véfour.
D: Dernière question, l'expérience gastronomique va de pair avec un choc œnologique, comment jugez-vous de l'attrait des vins bio ?
GM: Il y a de tout… Moi, je fais confiance aux gens et je crois aux viticulteurs qui ont eu dernièrement de vraies prise de consciences biologiques, et ça ne fait qu’augmenter la qualité du vin…Le vin fait partie de notre tradition, c’est un vrai moment de partage, on ne partage pas nos plats mais notre bouteille oui, il y a une symbolique très forte, alors bio ou pas ce qui compte c'est l'émotion du moment passé!
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