Au regard des dispositions contenues dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2012, il est fort probable que la protection sociale inhérente au régime obligatoire se dégrade encore davantage pour les assurés sociaux. Il s’agit d’une situation qui n’est naturellement pas plaisante pour les patients mais les pouvoirs publics sont tenus de s’inscrire dans une logique de réduction des déficits conformément à leurs engagements en ce sens à l’échelle de l’Union Européenne. C’est pourquoi depuis le début des années 2000, nous assistons à une restructuration de la question de la protection sociale sur le territoire hexagonal. Elle consiste vers une tendance accrue à souscrire une assurance complémentaire santé ou une mutuelle en fonction de l’organisme à l’origine de sa délivrance. Dans cette optique, les Français recourent énormément aux comparateurs puisqu’ils permettent de recevoir gratuitement et rapidement un devis de complémentaire santé. Cette méthode est actuellement en train de connaître un succès considérable mais amplement mérité au regard de la qualité du service rendu par ces comparateurs de mutuelles.
Or afin d’illustrer la prégnance de ces complémentaires santé dans le système actuel de protection sociale en France, il convient d’évoquer l’opinion de l’Assurance Maladie elle-même. Ainsi, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Yvelines vient de publier une note d’information dans laquelle elle considère que la souscription d’un complémentaire santé est indispensable et rappelle les aides qu’elles proposent en ce sens aux personnes qui bénéficient de revenus limités : « En 2010, 3 310 foyers des Yvelines ont reçu le chèque « aide à l’acquisition d’une complémentaire santé » (ACS), qui permet de financer une partie de la cotisation annuelle à une complémentaire santé. Seulement 23%, au niveau national, l’ont utilisé ». S’il convient de se réjouir de ce comportement résolument réaliste de la part de l’Assurance Maladie, il faut toutefois s’interroger sur la pertinence de ce fonctionnement. En effet, il semblerait d’autant plus pertinent d’améliorer la protection sociale accordée par l’Assurance Maladie à ces personnes défavorisées plutôt que de les soutenir dans l’optique de l’adhésion à une mutuelle santé.