Je n'ai jamais franchement calculé la légitimité des palestiniens à "terroriser les autres" alors même que j'avais créé il y a de cela quelques années un petit algorithme très simple pour arbitrer cette question.
Sans me vanter je crois l'outil admirable car d'une totale objectivité.
Je ne l'ai néanmoins pas utilisé, par paresse.
Quelqu'en soit le résultat, je penchais pour l'option pacifique et avais naïvement interrogé des activistes Israéliens pro-palestiniens de ma connaissance quant à l'efficacité de l'action non-violente.
Ca avait été tenté, ils m'avaient dit. Sans succès.
Même les trucs à la Gandhi?
Oui, oui.
J'avais avalé l'info.
Je n'en suis plus si sûre, quand je lis ceci :
Selon Khalil Shikaki, spécialiste des évolutions de l’opinion publique palestinienne, l’option de la non-violence a de plus en plus de crédibilité auprès des Palestiniens. «Sous l’influence des révolutions arabes, près d’un tiers des Palestiniens soutient aujourd’hui des formes de protestation non violentes alors qu’il y a encore six mois ils étaient moins de 10%. C’est une évolution importante parce que les Palestiniens ont jusqu’à présent toujours considéré l’action non violente comme inefficace», explique le directeur du Palestinian Center for Policy and Survey Research, basé à Ramallah.
Des poches de résistance ont déjà fleuri, soutenues par des militants israéliens et internationalistes.
C'est bien Bi'lin.
Carnaval en Cisjordanie
Mais un mouvement d'ampleur ?
L'Intifada number One en était-elle ? Oui, si l'on en croit Bernard Ravinel.
Mais les pierres ? Si ridicules face à des pistolets, d'accord, néanmoins je ne connais aucune statue du "Mahatma à la catapulte".
Le premier ministre de l'Autorité Palestinienne Salem Fayyad n'a-t-il pas justement lancé un appel à une Intifada blanche en 2010 ?
Elle a plus tenu du boycott économique.
La vraie satyagraha n'a pas pris.
Je ne dis pas que j'accepterais pour ma part de me faire tirer dessus comme une lapine.
Condition sine qua non d'une action dite "non-violente".
Ce n'est pas là-bas le problème.
Plutôt la faible estime en laquelle la population palestinienne tient Israël qui la retient d'user d'un tel stratégème, jugé inutile face à la barbarie.
Nous n'aurons pas la naïveté de Gandhi.
Mais Israël, cet absurde pays, mérite bien mieux que cela.
Il mérite d'avoir un Etat palestinien à ses côtés.