Les cinq juges ont rejeté la condamnation d’Amina Lawal, en mars 2002, par un tribunal islamique de Bakoni.
La cour d’appel a estimé qu’Amina Lawal ne s’était pas rendue coupable d’adultère et n’avait pas eu suffisamment de temps pour comprendre les charges qui pesaient contre elle. Les juges ont également cité plusieurs fautes de procédure : en particulier, un seul juge était présent lors de sa condamnation, au lieu des trois requis par la charia.
Amina Lawal, 31 ans, avait été reconnue coupable en mars 2002 de rapports sexuels hors mariage. Amina est mère de trois enfants, dont la plus petite Wasila est née dix-huit mois après son second divorce, ce que la charia (loi islamique) considère comme un crime. Le père présumé de l’enfant, Yahaya Mohammed, avait démenti toute responsabilité et été acquitté. Elle avait raconté qu’il lui avait promis de l’épouser.
Ce procès avait suscité de vives protestations d’associations de défense des droits de l’homme et d’organisations féministes dans le monde.
Si la condamnation avait été confirmée en appel, la jeune femme de 32 ans aurait été la première femme à être lapidée à mort depuis que douze États du nord du Nigeria (dont le Katsina) ont adopté la charia -la loi islamique- en 1999.
Safiya HusseiniSafiya Hussaini Tungar-Tudu, Nigériane de 35 ans, avait été condamnée, le 9 octobre 2001, à la peine de mort par lapidation : enterrée jusqu’au cou, elle devait être tuée à coups de pierres. Son crime : avoir eu des relations sexuelles avec un homme auquel elle n’est pas mariée. Circonstance aggravante : divorcée, elle a été jugée coupable d’adultère. Safiya a accouché, début 2001, d’une petite fille prénommée Adama.
La sentence avait été rendue par une cour islamique de Sokoto, l’un des Etats du Nigeria, pays à majorité musulmane, qui a adopté la charia (la loi islamique) depuis deux ans. La cour a décidé que l’exécution de la condamnation aurait lieu après la naissance et le sevrage de l’enfant. Le géniteur présumé, âgé d’une soixantaine d’années, a pour sa part été relaxé faute de preuves.
La jeune femme avait déposé un recours. Des organisations internationales et nigérianes de défense des droits humains ont protesté. Le gouvernement central du pays a fait savoir qu’il était contre la peine de mort mais ne pouvait s’opposer à la décision du tribunal.
Jeudi 22 novembre 2001, Safiya avait comparu devant la cour d’appel de Sokoto. Elle a déclaré avoir été victime d’un viol perpétré par l’homme présenté comme son amant par le tribunal de première instance (dans un premier temps, elle n’avait pas déclaré qu’elle avait été violée). Son avocat a réclamé la levée de la condamnation. La partie adverse a rétorqué qu’il n’y avait aucune preuve.