Napoléon meurtrier à 17 ans exécuté à 25 ans

Publié le 23 septembre 2011 par Koram

Napoleon Beazley a été exécuté le 28 mai 2002 au Texas pour un meurtre commis huit ans auparavant alors qu’il était âgé de dix-sept ans.


« Napoleon ne mérite pas la mort. Je sais qu’il faut qu’il soit puni, mais la mort pour un jeune homme de dix-sept ans ? Les gens changent... Ôter la vie à un enfant... On ne peut pas juger une personne de dix-sept ans sur les mêmes critères que vous ou moi... Nous apprenons tout au long de notre vie. Et je sais qu’aujourd’hui Napoleon est bien meilleur qu’il ne l’était à l’époque. » 
Rena Beazley, au cours d’un entretien avec Amnesty International en mai 2001, un an avant l’exécution de son fils, Napoleon Beazley.

Il n’avait pas de casier judiciaire ni d’antécédents de comportements violents. Pourtant, lors de son procès, le procureur blanc l’a décrit comme un « animal » devant un jury composé exclusivement de Blancs. Plusieurs témoins à la barre ont parlé de son potentiel de réinsertion. C’était un prisonnier modèle.

Le procès de Napoleon Beazley s’est déroulé en 1995, l’année où le Comité des droits de l’homme des Nations unies, organe chargé de suivre la mise en œuvre par les États parties du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), a « déploré » que les États-Unis continuent de recourir à la peine de mort contre des personnes âgées de moins de dix-huit ans au moment des faits. En outre, cette année-là, les États-Unis signaient la Convention relative aux droits de l’enfant, signifiant ainsi leur intention de la ratifier ultérieurement. Tout comme le PIDCP, la Convention relative aux droits de l’enfant, aujourd’hui ratifiée par tous les pays du monde à l’exception des États-Unis et de la Somalie, interdit le recours à la peine capitale contre des mineurs délinquants - c’est-à-dire des personnes reconnues coupables de crimes commis alors qu’elles étaient âgées de moins de dix-huit ans. L’exécution de mineurs bafoue le droit international. Le consensus international qui prévaut contre cette pratique appuie sur la conviction très largement partagée que les jeunes peuvent grandir et évoluer. La vie d’un mineur délinquant ne doit jamais être considérée comme perdue, quelles que soient les infractions commises. Le principe qui doit guider les autorités consiste au contraire à développer au maximum son potentiel avec comme objectif une réinsertion réussie dans la société. Son exécution constitue la négation ultime de ce principe.