Dans le panthéon cinématographique, «The Dude » est devenu, en moins d’une décennie,l’indispensable figure du glandeur super-cool, à qui rien ne peut arriver.Et même si le ciel lui tombe sur la tête, il n’y prête guère attention.Alors, le jour où un milliardaire homonyme le charge de récupérer sa chère et tendre, kidnappée par on ne sait pas trop qui, « The Dude » fonce tête baissée. C’est logique : on vient d’uriner sur son tapis, et ça, il n’apprécie pas !
A la limite, peu importe l’histoire, les portraits dessinés à grands coups de canif par Joel Coen sont trop beaux pour ne pas être vrais. Jeff Bridges né pour jouer ce bulleur de première s’en accommode avec une désinvolture quasi naturelle, sauf quand son acolyte gaffeur (John Goodman tout aussi excellent), lui tape sur les nerfs. On peut le comprendre,alors que le dernier de la bande toujours à des années-lumière de leurs discussions philosophiques sur le national-socialisme ou le repos des juifs trouve en Steve Buscemi ,le troisième larron de la farce.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Un trio de légende a vu ainsi le jour, et c’est ce qui fait le charme de ce film et bien plus encore.
Imaginez un gros feignant dans un roman de Chandler comme le revendiquent les frères Coen, et vous avez la clé de l’hilarité générale qui s’empare de ma personne quand cette tripette débarque dans son quartier général, un bowling où Jésus en personne leur tient la dragée haute.
Ce petit rôle John Turturro, l’interprète d’une manière si personnelle, que sa silhouette demeure elle aussi à jamais gravée dans la mémoire des cinéphiles. Une de plus dans cette galerie de la condition inhumaine qui nous rappelle que la guerre du Vietnam n’a pas été faite par des mauviettes, Goodman en tête…
Je passe sur des séquences fabuleuses (« Excuse moi, Smoky, t’as mordu la ligne, y a faute… ») et des citations devenues cultes (« Ce n’est pas un homme convenable, il traite les objets comme des femmes… », « Est-ce que j’ai l’air d’un homme marié ? La cuvette des chiottes est relevée mec ! »… ) pour terminer sur la bande-son qui ajoute son grain de sel, avec notamment une chanson très cool des Creedence Clearwater Revival, sur une scène automobile tout aussi cool. C’est vraiment un grand film.
les Bonus :
- Introduction exclusive
- La vie de The Dude : Ou comment créer son personnage .Chaque acteur revient sur son rôle, et surtout John Turturo qui en raconte dix fois plus qu’il ne peut en faire à l’écran. C’est assez drôle
- Making of : Interview des frangins et des acteurs et un discours de Mortimer Young écrit et réalisé par les frères Cohen. Joel Coen et Ethan Coen racontent que Bridges a vraiment pris ses aises pendant le tournage, conformément à son personnage. Pour le reste, c’est l’histoire du film, plus racontée, que montrée dans des coulisses inexistantes.
- Le Festival Lebowski :Un phénomène que ce rassemblement qui depuis des années permet à des milliers de fans de se déguiser, jouer au bowling, boire des bières, des Russes blancs… Ils viennent en peignoir et en tongs…A l’origine c’était un petit festival, dans un trou perdu nommé Louisville. Depuis Chicago, Seattle, Los Angeles ont accueilli les adeptes du « Dude », excellent documentaire
- Rêves de tapis volants et de quilles : les séquences de rêves de The Dude. « En fait quand on écrit un scénario, si on n’a pas de pause kafkaïenne à, la page 70, on en place une de façon arbitraire » Joel et Ethan racontent pour aborder le thème des rêves du « Dude »
- Une carte interactive : Elle permet de retourner sur certains lieux de tournage
- L’album photo de Jeff Bridges
- Galerie photo