Apéritive

Par Balder

Près du porche de briques, entre deux îles redescendu il y à peu d'une écuelle débordante de chants de marins arrosés, d'étoupe consistante et d'écume de mer. L'heure étroite du paysage à brise d'eau croisant les enfants du monde des vagues s'évaporant entre Bangkok et Singapour, la tête opaque sur les genoux abîmés d'une étoile de bordel, caressant en sourdine, l'aîle possible d'un autre chien moins andalou. Jamais soldé leurs comptes à la débine, sous traite des années d'échanges impossibles entre les monts de Vénus et les lagunes abstraites de cette urbanité des profondeurs. Pagodes allongées, araignées de mer aux appétits austères, le vent s'infiltre avec une lenteur vertigineuse et passionnée, il colporte les oraisons, les dentelles de Siam, la nuit bleue métropole dans la baisure contigue d'une écluse sise en son envol, à l'heure des saisons, par l'immuable attrait de l'étranger pour l'étrange. Traversée adaptée aux latitudes éphémères, s'édite sur le tremplin de l'un de ses sauts futurs, en lettre d'encre rouge sous un chapiteau de Navarre, quelques écueils de mots susurrés aux contingences débridés d'un catalogue lunaire, d'une illusion où la main d'un navire traversant le soleil port d'une fin de journée en besace, secoué jusqu'a l'énigme, par un frisson pudique, transport rituel de nos dialogues entre l'ici et le là-bas.

Balder