Dimanche 25 mai 2003
Nous devons retrouver Céline avant de repartir en fin d’après-midi vers Paris. Mathieu me confie l’avoir trouvée glaciale et s’en étonne, car j’avais dressé de cette jeune femme un portrait ô combien séduisant. Pourtant c’est bien un glaçon qui nous emmène ce jour là vers l’aéroport. Qu’elle semble loin la Céline que je croyais proche de moi et dont j’admirais la joie de vivre, l’altruisme et la bonté ! Prisonnier de mon brouillard sifflant j’ai un instant l’illusion qu’elle va nous tenir compagnie mais ma boussole est bel et bien déréglée : à peine nous a-t-elle débarqués qu’elle prend le large et nous balaie d’un revers de la main.
"Ce n’est qu’un au revoir !"
Peut-être pas.
La terreur devrait me gagner à mesure que le départ approche et avec lui le souvenir de ma cervelle frôlant l’implosion lors de l’atterrissage, trois jours plus tôt. Mais il n’est en rien... Je suis comme éteint, résigné.
Au fond, c’est mieux ainsi ! Le mal qui me ronge est de ceux que l’on ne peut fuir.
(la femme glaçon existe, je l'ai rencontrée...)