Le secteur bio… en attente de nouvelles têtes !
La France reste la deuxième puissance agroalimentaire mondiale. Un pays qui peut être fière de son champagne, son cognac, ses vins et ses céréales. Sans oublier ses éleveurs agriculteurs bio, qui sont autant d’atout que le pays mise pour l’avenir. La filière bio a su profiter de l’engouement pour l'écologie malgré un certain malaise. Avec les excellents résultats de la production de biocarburants et l’envol des cours du maïs, de l'orge et du lait depuis un an, le cours du blé a doublé. Les agriculteurs ont longtemps espéré un geste fort du gouvernement pour les aider à contrer la concurrence face aux pays émergents comme le Brésil. Or le secteur bio a aussi besoin de se renouveler. Les manques subsistent toujours et la main d’œuvre semble se stabiliser.
Le bio coûte cher, sa croissance reste fragile
A l’ouverture de la « plus grande ferme de France » dans la capitale*, susciter des vocations pour le métier d’agriculteur touché par le papy-boom, reste encore fragile. Ainsi Didier Perreol, président de l’Agence bio comprend la situation. « Aujourd’hui, la croissance est bridée car les agriculteurs sont peu incités financièrement à se mettre au bio. », déplore-t-il. Mais l’entrepreneur souhaiterait encourager les exploitants traditionnels à rejoindre les acteurs du bio. « l’intérêt du public est grandissant. Depuis dix ans, la consommation croît de 10% à 12% chaque année. En 2006, près d’un Français sur deux consommait des produits bio au moins une fois par mois et 7% tous les jours. », dit le PDG d’Euro-Nat. Bien entendu, « l’opération est coûteuse. Il faut stériliser les terres de tout pesticide pendant trois ans. Les terres valorisées selon ces méthodes représentent 2% de la surface agricole utile de l’Hexagone… mais je reste optimiste. », affirme Didier Perreol.
Des offres d’emplois à durée indéterminée
Paradoxalement, le revenu des agriculteurs a fortement progressé en 2007 (+ 12%), notamment dopé par la bonne tenue du marché céréalier qui a quasiment doublé (+ 98%) Ainsi, la profession devient plus rémunératrice donc plus attractive. D’autant plus que « La filière est gourmande de main d’œuvre, puisqu’elle vise le naturel, le goût et la qualité. », affirme Didier Perreol. « Des emplois de proximité se créent essentiellement en zone rurale. Ils contribuent ainsi à sauvegarder les paysages et le patrimoine. Et ils ne sont donc pas délocalisables. En plus, ils sont à durée indéterminée. », précise l’entrepreneur. « De mon point de vue, il y a un bel avenir dans la filière, avec des possibilités de créer son entreprise, tant pour produire, transformer que distribuer. » Des arguments qui pourraient convaincre la nouvelle génération d'exploitants plus diplômée, Mais aujourd’hui, elle n'a plus les mêmes aspirations. Baby-boom oblige, le métier d'agriculteur est en pleine mutation. En plus d’avoir été marquée par les crises agricoles successives, elle doit réussir à remplir un défi à la fois écologique, climatique et alimentaire. Car il ne faut pas oublier que des milliers de paysans devront nourrir 9 milliards d'humains d’ici 2050, ce qui équivaudrait à sauver la planète !
LM
* Le chiffre d'affaires du Salon de l'agriculture a été évalué à 15 millions d'euros en 2007
Les chiffres clés du Bio 1,9 milliards d'euros de CA en 2007. 11 640 exploitations. Leur nombre a été multiplié par cinq en dix ans.
4 900 industriels certifiés. Leur nombre a été multiplié par huit en dix ans.
2 000 magasins spécialisés dont 41% ont moins de dix ans d'ancienneté. Sources http://www.capital.fr <><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><><>
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