Laissons-nous aller dans les eaux turquoises des lagons mauriciens. Un pays préservé des turpitudes du monde, où, à l'instar du nuage de Tchernobyl, le moustique tigre vecteur du chikungunya s'est arrêté aux frontières. C'est comme les attaques de requin, tiens. Le requin de l'océan Indien aime apparemment mieux la chair goûteuse du surfeur zorey des côtes réunionnaises que la viande flasque du touriste allemand étendu mollement sur son matelas pneumatique dans les eaux mauriciennes.
C'est un fait : les requins n'ont aucun goût.
Quant aux Seychellois, eux, ils ne plaisantent pas. Deux touristes bouffés, ert hop, c'est l'alerte orange, le plan vigirequins, les îles vanilles dans ta gueule, les dents de la mer dans ton aileron... Bon, résultat, 40 squales éradiqués en quelques jours. Ca rassure les touristes. Et puis ça montre, accessoirement, à ces putain de requins que nous aussi on est carnassiers, et qu'on peut les boulotter.
Du coup, et bizarrement personne n'en a parlé, ça devrait relancer le débat sur ces pauvres chiens utilisés comme appâts pour pêcher le requin. Encore un hoax qui avait fait pisser dans leurs toilettes de soie les mamies de Neuilly et de Saint-Tropez.
Bref, la phobie, ça suffit. Rendez-nous notre moustique, au moins, c'était marrant. On se serait cru au temps de la grande épidémie de peste en Europe, à regarder les reportages de I-Télé, de TF1, et les unes du JIR.
Des moustiques, il y en a à la Réunion. Des requins aussi. Mais il y a aussi des azalées, des margouillats, des bougainvillées roses, des carias qui s'agglutinent aux ampoules.... Il y a aussi des curés pédophiles, des ti-pères violeurs, des conducteurs bourrés, des politiques corrompus... Et puis aussi de la misère, du chômage, des gens qui se battent tous les jours pour survivre. Avec ou sans requins.
François GILLET
Jeu de briques
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Pacman
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