Page Eight // De David Hare. Avec Bill Nighy, Rachel Weisz et Tom Hughes.
Le scénario de Le Liseur (avec Kate Winslet) réalise son donc son premier film (ou téléfilm), Page Eight, et l'a également scénarisé. Derrière cette petite histoire d'agent secret se cache un
film assez médiocre, parfois bon, parfois mauvais, trop porté sur les dialogues explicatifs et manquant un tantinet d'action. Le pauvre Bill Nighy semble enfermé dans un rôle qui oublie vraiment
que tous les poncifs de l'agent du MI5 sont déjà traité ailleurs. Cependant la relation qu'il développe avec le personnage de Rachel Weisz est potentiellement intéressante, grâce à un scénario
assez bien ficelé qui se tient de bout en bout. La prestation de son casting reste convaincante mais manque vraiment d'énergie.
Johnny Worricker est un agent du MI5. Son patron et meilleur ami Benedict Baron meurt d'un coup, laissant derrière lui un dossier inexplicable, menaçant la sécurité de l'organisation. Pendant
ce temps, une rencontre en apparence fortuite avec la voisine de palier de Johnny et militante politique Nancy Pierpan semble trop beau pour être vrai. Johnny est forcé de quitter son travail,
puis son identité pour trouver la vérité.
Alors forcément, le but pour un film de ce genre c'est de nous livrer quelque chose qui nous sort de notre fauteuil. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Enfin, il y a quelques petits éléments,
notamment cette ambiance avec cette musique jazzy qui permettent de plonger dans un univers voluptueux, très anglais, et qui me plait mais si cela ne tenait qu'à l'histoire, je la trouve
décevante. Le "petit" dénouement est assez prévisible. Je me demande d'ailleurs comment une telle fin peut être potable pour un film, comment un producteur peut valider ça. Alors certes, le film
gagne des points de par la réalisation, assez bonne dans l'ensemble pour un premier essai de la part de son réalisateur, David Hare, plus habitué aux scénarios qu'autre chose. Sauf que ce dernier
nous a livré un film romancé, très dialogué qui manque de pep's et d'originalité.
Après des années de films sur les agents de secret, ce retour aux bons vieux temps aurait pu être plus maîtrisé avec un cast plus étoffé. Je n'ai rien contre Bill Nighy, il est bon dans son rôle,
mais il manque d'un petit truc qui fait que ça ne prend jamais dans le film. Il ne peut pas porter ce genre là sur les épaules et ce malgré tout le talent que je veux bien lui donner. D'ailleurs,
je le trouve plus convainquant dans des drames ou comédies romantiques. Bref, Page Eight n'est pas un film à jeter totalement, il y a quelques passages intéressants sur l'identité d'un agent
secret, comment être sous couverture, … Mais il manque toujours quelque chose et forcément ça se ressent et l'on s'ennui parfois même terriblement. Je retiens donc que Page Eight est pour moi une
grande déception, j'en attendais peut être trop mais en tant qu'amateur du genre, je me devais de faire la fine bouche.
Note : 3.5/10. En bref, un thriller d'espionnage qui manque d'action, trop dialogué. On attends mieux de la BBC quand même...