Outre les manifestations de l’inconscient
qui surgissent à l’improviste par des lapsus, oublis, actes manqués, ou dans les rêves,
le nouveau livre de Tomasella rappele que, bien avant Freud (1856-1939),
de nombreux philosophes, poètes, artistes ont parlé, à leur façon, des réalités de l’inconscient.
Comment le définir ?
Quel est son rôle, dans la pratique de la psychanalyse ?
Pourquoi refoule-t-on ?
Quels sont ces fantasmes et ces pulsions qui peuplent notre inconscient ?
« Pour Freud, l’inconscient est la réalité psychique. Il désigne un lieu, un espace intérieur où sont entreposés des souvenirs, des fantasmes, des fantaisies, des voeux, des désirs auxquels l’individu n’a pas accès, car certaines résistances s’y opposent. L’inconscient est présenté comme une cave, dans laquelle le sujet repousse tout ce qui le gène ou scandalise sa conscience. »
Quel contraste avec la conception de l’inconscient dans les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), où celui-ci est représenté comme un beau jardin, mais en friche. Le réservoir de nos ressources les plus aidantes pour vivre heureux et épanoui…
Si Freud ouvre la voie, c’est Lacan qui apporte à l’inconscient « structuré comme un langage » une légitimité incontestable pour la psychanalyse, puis Dolto une passerelle entre corps et pensée avec son « image inconsciente du corps ».
Tomasella rappelle que d’autres continuateurs de Freud, comme Klein, Ferenczi, Winnicott, Abraham ou Torok, ont également contribué à enrichir les recherches sur cette « autre scène ».
Une scène à la fois musicale, poétique, éthique et créative.
Un livre original et plaisant, à la mise en page claire et aérée. A lire avec le recul nécessaire, la doctrine de la psychanalyse n’étant plus utilisé en thérapie qu’en France et en Argentine, dans certains milieux sociaux et/ou hospitaliers.
Source: « L’Inconscient, Qui suis-je sur l’autre scène ? » de Saverio Tomasella, Collection « Les mots de la psychanalyse », aux Editions Eyrolles (www.eyrolles.com)