Mes collègues et moi avons été fascinés par « Limonov » d’Emmanuel Carrère. A noter que c’est la première fois qu’une partie de la librairie aura lu le même roman. En général, nous nous partageons les livres pour avoir un avis personnel sur une bonne partie des livres proposés par la rentrée littéraire.
Concernant Limonov donc, les deux premiers a l’avoir lu, en ont parlé avec un tel enthousiasme que le reste de l’équipe a été contaminée. Me concernant, c’est avec beaucoup de plaisir que je me suis familiarisée avec Limonov, auteur vivant, passionnant mais oublié. Nous ne serons, lecteurs, d’ailleurs pas les seuls à l’avoir mis de côté puisque dixit ‘Le Monde’ du vendredi 16 septembre 2011 : » l’écrivain et agitateur politique russe Edouard Limonov, fort du récent regain de son œuvre en France grâce au livre que lui a consacré Emmanuel Carrère, a demandé à l’agent François-Marie Samuelson de mettre de l’ordre dans ses comptes chaotiques ; quelle n’a pas été la surprise de celui-ci de constater que plusieurs de ses éditeurs (Albin Michel, Le Dilletante…) soit ne lui avaient pas versé de droits depuis dix sept ans, soit publiaient ses livres sans le moindre contrat … » Je l’entends d’ici crier « enculés d’exploiteurs » !
Emmanuel Carrère se base sur les récits autobiographiques d’Edouard Limonov pour nous dresser le portrait de cet écrivain sulfureux, provocateur, à vif qui ne rêve que d’une chose, devenir célèbre et riche grâce à sa plume. Non seulement nous sommes face à un personnage haut en couleur qui ne laisse pas indifférent mais en plus, Carrère nous transporte dans plus de 50 d’histoire politique, littéraire, idéologique de la Russie et, parallèlement, de celle de la France.
Un Carrère au sommet de son art qui donnera du fil à retordre à ses concurrents en lice pour le Goncourt.