Auteur : Albert Camus
Titre : La peste
Edition : Folio 1978 / 279 pages
Quatrième de couverture:« Naturellement, vous savez ce que c’est, Rieux ?
- J’attends le résultat des analyses.
– Moi, je le sais. Et je n’ai pas besoin d’analyses. J’ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j’ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d’années. Seulement, on n’a pas osé leur donner un nom, sur le moment… Et puis, comme disait un confrère : » C’est impossible, tout le monde sait qu’elle a disparu de l’Occident. » Oui, tout le monde le savait, sauf les morts. Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c’est…
– Oui, Castel, dit-il, c’est à peine croyable. Mais il semble bien que ce soit la peste. »
Devant l’imminence d’une mort éventuelle, Les oranais d’alors se posent la question de savoir s’ils devaient s’empresser de vivre les jouissance de la vie, ou s’ils avaient à vivre avec austérité grave et ascétique. Beaucoup, dans la confusion ambiante, passe fiévreusement d’un état à l’autre. En somme Albert Camus sonde l’âme humaine, et sa capacité à affronter la souffrance et la fin de la vie qui l’accompagne souvent, ou peut être.
Deviendra-t-elle bonne ou méchante? Se tournera-t-elle vers la vertu, ou sombrera-t-elle dans la décrépitude du vice? L’auteur essaie de se poser la question.
Dans La peste d’Albert Camus, ce n’est pas l’intrigue qui importe, mais plutôt ce que vivent les personnages, ce qu’ils pensent, ressentent, aiment ou n’aiment pas. D’ailleurs, j’aime beaucoup comment Camus décrit ses personnages. Une description à la fois physique et caractérielle, passant de l’une à l’autre, de manière si subtile, qu’il semble faire les deux en même temps.
J’ai apprécié le coup d’oeil que l’auteur fait à mr Meursault, le personnage principal de l’Etranger. J’aime beaucoup en général, quand les auteurs évoquent discrètement les personnages de grands classiques littéraires, fussent-ils les leurs. Ça nous donne l’impression de les connaitre mieux, de les côtoyer.
Une chose est sûre, Albert Camus connait parfaitement ses personnages.
Chose que j’avais remarqué bien avant, en lisant L’etranger, l’influence d’Albert Camus sur Yasmina Khadra. Ayant beaucoup ce dernier, je remarque souvent, derrière un mot, ou une tournure de phrase, le style Camusien de Khadra.
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge prix Nobel 2011. Je suis sensé lire 6 titres dont les auteurs ont été primé par le Nobel. La peste est le troisième après Paris est une fête d’Hemingway, et Une canne à pêche pour mon grand-père du chinois Gao Xingjian, avant le 7 octobre. Il m’en reste trois autres, et pas des minces!