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Non, ce n’est pas une fable, c’est juste le titre qu’on pourrait donner à cette photo prise dans mon potager.
Je vous épargne leur bruit de crécelle assourdissant. Oui, il m’arrive de fermer les fenêtres car je n’entends rien lors d’une conversation téléphonique. Je ne devrais pas critiquer car durant le mois de juin, je guette, impatiente, leur premier crissement en me disant : « Enfin, l’été est là ! »
Cigale de l’espace
Toile, funèbre roue,
oeil soleil araignée,
tu tournes dans ta cendre
le temps s’est effacé.
Entre ton piège solitaire
et le reflet des autres morts
se traîne sur le sable
la belle abandonnée.
Elle a pour ombre ses cheveux
invisible visage
mais je l’entends crier
cigale de l’espace.
Inutile supplice
elle sera brûlée.
Jean Tardieu