En 1564, la reine Catherine de Médicis décide de faire construire un palais hors de l’enceinte de Paris car elle ne veut plus habiter le palais des Tournelles où son mari, le roi Henri II, est mort accidentellement au cours d’un tournoi. Le terrain choisi se situe à l’emplacement des fabriques de tuiles installées depuis le XIIIe siècle (d’où le nom de « Tuileries »).
Le palais est quelque peu abandonné quand Louis XIV décide, en 1682, de transférer à Versailles le siège de la Cour. Les Tuileries redeviennent un lieu de pouvoir à partir de septembre 1789 quand Louis XVI est ramené de Versailles par les Parisiens. Siège des assemblées révolutionnaires, puis palais impérial et royal, le château connaît des heures tumultueuses, notamment la journée du 10 août 1792 lorsque le palais est pris d’assaut par les fédérés et les ouvriers des faubourgs malgré la défense de la garde Suisse. Citons aussi le retour de Napoléon de l’île d’Elbe en 1814 qui chasse Louis XVIII. En mai 1871 lors de la « semaine sanglante » les insurgés de la commune insurrectionnelle mettent le feu aux bâtiments officiels pour tenter de retarder l’avance des troupes versaillaises. Les Tuileries flambent et le Louvre failli subir le même sort, heureusement le courage de son directeur et des gardiens aidés par des soldats sauva le musée. Jusqu’en 1882 ne subsistent des Tuileries que des ruines noircies, le gouvernement républicain décide alors de raser complètement ce qui reste du palais et supprimer par la même occasion un symbole de la monarchie.
Des morceaux de cette prestigieuse construction furent alors dispersés en Europe, le vestige le plus important fut intégré au château de Ponta en Corse. A Paris, une arcade fut installée à l’école des Ponts et Chaussées, dans le 7e arrondissement, de 1883 à 2009. C’est ce fragment de l’ancien palais des Tuileries qui, après restauration, a été installé dans la cour Marly de l’aile Richelieu.
Cette arcade de style ionique ornait la galerie du palais ouvrant sur le jardin. Une partie du décor est une allégorie de la reine Catherine de Médicis, les torches, les plumes coupées et les miroirs brisés évoquent la fidélité à son époux défunt Henri II. Les massues croisées et le fil à plomb se veulent une image de la force et de l’équité de son gouvernement.
Pourquoi un fragment de ce palais est il installé dans le musée ? Tout simplement parce que, depuis 2005, le jardin des Tuileries fait partie du domaine géré par le Louvre.