La pluie d'été n'est pas venue

Publié le 20 juillet 2006 par Caroline
Le marathon du Festival d'Avignon continue. Hier soir, au programme, il y avait La pluie d'été à Hiroshima d'après Margueritte Duras, mise en scène par Éric Vigner. C'était au cloître des Carmes. Cet endroit est superbe. C'est le lieu où se produit le Tremplin jazz début août. D'abord, on est surpris en entrant car nos bonnes habitudes sont perurbées. De coutume, la scène est d'un côté contre les arches du cloître et les gradins de l'autre. Que nenni ! Éric Vigner a choisi de disposer la scène au milieu et les gradins de part et d'autres. D'ailleurs, ceux-ci étant très peu élevés on se retrouve à la hauteur des acteurs. Cela crée une proximité qui n'est pas désagréable. La scène est couverte d'un graphisme multicolore et trouée d'espèces de virgules dans lesquelles les acteurs apparaissent et disparaissent. Des pommes de terres argentées sont disposées ça et là sur la scène. C'est beau. Mais peut-être trop beau. Les acteurs sont très bons, j'aime beaucoup le texte de la pluis d'été, le décor est une oeuvre en soi, mais le mélange ne se fait pas. Pas d'émotion. Je me souviens d'avoir écouté le même texte lu par La Compagnie des Autres, sans mise en scène. Les personnages m'avaient paru plus vrais. La deuxième partie, c'était Hiroshima mon amour. Toujours la même scène, superbe. Des panneaux transparent "japonisent" l'endroit. La voix off est celle du film. Deux acteurs se meuvent sur la scène pendant que la bande son passe et que les lumières créent l'atmosphère. Froid, très froid. Décevante représentation de Duras emberlificotée dans un esthétisme excessif. En sortant, vers minuit les rues étaient encore chaudes. Les murs irradiaient les calories accumulées tout au long de la journée et les cigales osaient encore chanter. On aurait espéré une pluie d'été.