Pourrait-on interpréter – le mot à la mode ces derniers temps- l’attitude des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui ont consacré leur sommet annuel, à Luanda, à des questions économiques plutôt qu’à la recherche de solution sur les crises régionales comme du mépris ? Madagascar et la Zimbabwe sont surement les cadets de leurs soucis ! Vite traités et vite expédiées, les grosses têtes de la SADC ont tranché fissa fissa en réaffirmant les positions antérieures.
Chose compréhensible dans une certaine mesure, la SADC a vu l’approbation de plusieurs textes, ayant trait à la création d’un très vaste espace naturel transfrontalier dans les bassins de l’Okavango et du Zambèze, qui a vocation à devenir un paradis de l’écotourisme. Des intérêts qui servent ceux du grand continent en somme. Des avancées pour ceux qui n’ont point de bisbille ni de zizanie dans leurs pays ! Dans le contexte régional de la SADC, il est plus qu’évident que ceux qui se laissent « à la traine » sont réellement lâchés par les autres, on est loin de la cours de récré où tous les enfants se doivent d’avoir des traitements égaux, loin s’en faut, mondialisation oblige, à chacun son développement et le grand marché pour tous, sans clé de répartition bien entendu.
Rien à redire sur le protocole de coopération de défense signé, à Luanda également, par les ministres de la Défense d’Angola et de l’Afrique du Sud, un accord qui renforce la coopération au niveau bilatéral et intégré dans la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (sic). Au sein de la SADC, les « vaches maigres ne sont pas léchées par ses comparses ». Il faut croire que la situation dans quatre des quinze pays constituant la SADC va de mal en pis, on connait le cas de Madagascar, celui de la Zimbabwe également, mais s’ajoute au lot celui du petit royaume de Swaziland où des étudiants en colère ont marché sur l’université à Mbabane pour demander sa réouverture et protester contre l’absence de fonds, ou encore le Malawi où l’opposition est accusée – sans rire – d’être sous l’emprise de Satan et se fait sévèrement réprimer. Des émeutes anti-gouvernementales ont ainsi fait 19 morts en juillet. Le développement durable dans la région tant souhaité dans la SADC s’en retrouverait compromis, et les autres dirigeants semblent vouloir faire impasse sur ces « os » et avancer coute que coute, quitte à s’intéresser du bout des lèvres, par hypocrisie, aux des quatre malheureux pays en rade…
les « vaches maigres ne sont pas léchées par ses comparses »