Le professeur et le poète

Publié le 27 juillet 2006 par Caroline
Les messages de prévention en cette période de canicule n'arrêtent pas sur France Inter. C'est un certain professeur San Marco qui conseille à l'auditeur de boire de l'eau, d'ouvrir les fenêtres, de les fermer (je ne sais plus dans quel ordre !) de s'humecter le visage et les avant-bras (que fait-on de cuisses et des mollets ?), enfin qui dit plein de choses sensées... Hier, une amie m'a demandé s'il existait vraiment ce Professeur San Marco et si ce n'était pas une invention du ministère de la Santé. Je peux solennellement, ici, vous le révéler : Le Professeur San Marco existe, je l'ai rencontré ! D'ailleurs, voici une photo que j'avais faite de lui en 1998 alors que je travaillais pour le journal La Provence. Il était venu dans un lycée du coin expliquer que la drogue, c'est dangereux. Cet homme a un travail passionnant : il enfonce des portes ouvertes, il énumère des évidences... J'aimerais bien voir son laboratoire où il fait tant de recherches qui le mène vers les conclusions qu'il nous fait partager sur les ondes de France Inter. A-t-il essayé d'humecter les mollets de cobayes et a-t-il constaté qu'ils étaient morts déséchés sur une paillasse, pour nous dire que ce sont les avant-bras qu'il faut mouiller ? Bon, je me suis assez moquée. Revenons à des choses plus sérieuses : la poésie. Hier, je lisais dans la Revue des Deux Mondes un article sur Freud et la langue allemande où l'auteur, Georges-Arthur Goldschmidt, démontre que Freud n'aurait peut-être pas établit sa théorie psychanalytique s'il n'avait pas été de langue allemande. Il parle aussi de la distance qu'il existe entre le français et l'allemand et que les mots dans l'inconscient n'ont pas le même sens. Il donne aussi une sorte de définition du poète que je trouve intéressante :
Disons que la matière brute est la même, mais que ce que le poète "se cache", Freud le lui révèle. La poésie, indépendamment de la forme que le poète parvient à maîtriser, consite surtout à ne pas savoir ce qu'on dit, car si vous savez ce que vous dites, vous n'êtes plus poète. Quand on écrit , on ne sait pas ce qu'on fait et Freud savait sur un plan médical ce que les autres écrivaient.