Le plan séquence final L'une des scènes les plus connues du film est celle du plan séquence final. Longue de 7 minutes, la séquence nous fait passer sans rupture de l'intérieur à l'extérieur pour revenir à l'intérieur. Afin d'assurer cet effet, Michelangelo Antonioni a élaboré un système très complexe où une caméra est maintenue à l'aide de tubes très légers afin de passer de l'intérieur de l'appartement de David à l'extérieur, en traversant avec une fluidité déconcertante les barreaux de la fenêtre.Ce film a trente ans. A-t-il vieilli ? L'histoire qu'il raconte et les propos du film sont toujours d'actualité. L'Europe traversée par le personnage a certe un peu changé en ce qui concerne les vue de Londres et de Munich (bien que...) Mais, en ce qui concerne l'Espagne, c'est inimaginable le bond que ce pays a fait. Il n'est qu'à voir les voitures de la garde civile de l'époque ! La région d'Alméria où se passe la fin du film a connu un réel bouleversement en trente ans. À cette même époque, c'est précisément là où je passais mes vacances avec mes parents qui eux, n'arrêtaient pas de faire remarquer combien ce pays était pauvre et se prenaient, le temps de leur séjour, pour des riches avec leurs francs. Encore une remarque : rien que pour les filles ! Les fringues de Maria Schneider dans le film sont revenues à la mode aujourd'hui. Petite chemise liberty et pantalon large...
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Quel bonheur, dans le vide cinématograhique de l'été que de revoir quelques bons vieux classiques que nous proposent certaines salles. En l'occurence, l'une des reprises de choix que propose l'Utopia d'Avignon, c'est le film d'Antonioni, Profession Reporter. Ce film fut présenté en 1975 au Festival et bien que n'ayant pas reçu de récompense particulière, je me permets de lui en décerner une, en mon nom et aussi au nom des amis qui étaient avec moi, hier soir, au cinéma. Le synopsis ? Un reporter en Afrique, endosse l'identité de son voisin de chambre d'un hôtel de brousse, mort d'une crise cardiaque, celui-ci se révélant avoir été un marchand d'armes. À travers les routes d'Europe, le nouveau Mr Robertson va découvrir sa nouvelle peau juqu'au moment où il va être poursuivi pas l'ancienne, celle du reporter. Ce film est plus qu'un road movie, terme trop restrictif à mon goût. Antonioni disait que c'était son film le plus politique. Peut-être. En effet, on y trouve une critique sévère du métier de journaliste. Et puis, il y a les deux acteurs Jack Nicholson et Maria Schneider qui sont superbes de justesse. L'image est un des points centraux du film. C'est une image qui parle par elle même. Elle est sobre et pourtant très expressive. On la doit à un certain Luciano Tovoli. Certe, Antonioni devait avoir l'oeil en permanence sur l'oeilleton.
La scène finale qui est à couper le souffle est une prouesse technique qui nous a interrogés, hier soir, à la sortie de la séance. J'ai trouvé un début de réponse sur internet (on trouve tout !)