… D’où il est démontré que grâce à la confusion oligarchique et idéologique oeuvrant dans certains cercles intimes (ou pas), alors qu’ils utilisent la même métaphore amusante (je ris jaune) de la « démocratie sociale », il y a collusion et conflit d’intérêts entre Terra Nova, François Hollande, François Chérèque et… Alain Minc (qui apraît-il connait aussi très bien Martine Aubry…).
Après avoir proposé au parti hégémonique d’opposition de se concentrer sur des classes moins populaires, jugées perdues pour la gauche, le célèbre Think Tank du PS tendance rose pastel Terra Nova (il y en a d’autres…plus proches de mes aspirations) nous invite à nous pencher sur le dossier effectivement primordial de la démocratie sociale… à défaut de la vulgate social démocrate dont il provient directement et qui provoque régulièrement nos railleries gauchisantes.
Dans une note intitulée « Contribution n°15 – 2012 – 2017 : Renforcer la négociation collective et la démocratie sociale, son rapporteur, Henri Rouilleault, ancien conseiller social de Michel Rocard, qui connaît très bien le sujet (il l’a traité dans un livre, Où va la démocratie sociale? Editions de l’Atelier, 2010) avec l’aide de sa commission a réalisé un important travail d’enquête constitué de nombreux échanges avec les partenaires sociaux – dela CFDT à l’Unsa, mais aussi dela CGT au Medef – et des experts.
« c’est l’enjeu de la relève syndicale qu’il faudra devoir gérer… ».
Voilà qui tombe fort à propos puisque je me gaussais hier encore de la vanité du gnome ultra-libéral à vision ultra-mondalisée qui se trouve avoir l’oreille et les faveurs des princes qui nous gouvernent… pour notre plus grand malheur. Il avait en effet eu le malheur d’évoquer ce sujet face à Mélenchon, qui lui opposa quant à lui une réelle divergence d’opinion argumentée sur le sujet.
Découvert grâce à ce blog, ces travaux m’ont permis de vérifier en les étudiant de près que notre cible favorite des experts en sondages favorables préféré, après DSK bien sûr (de profondis…) est en ligne directe avec Terra Nova, qui n’a de neuf que son nom, assurément. Le candidat à la primaire socialiste souhaite en effet inscrire de nouvelles règles sociales dans la Constitution française pour 2012 « entre partenaires sociaux afin de favoriser des relations « plus équilibrées et plus responsables » entre État et syndicats. Il s’en ouvre d’ailleurs très ouvertement dans une tribune publiée dans Le Monde en juin 2011 (source). Dit plus clairement, le syndicalisme à la française gêne à la fois les socialistes et les syndicalistes réformateurs, qui voient d’un mauvais œil l’éclosion et le développement de véritables syndicats de combat comme le sont par exemple les Solidaires ou d’autres, et préféreraient voir éclore un syndicalisme à l’allemande, plus malléable et qui représente moins de dangers d’opposition concrète (commes les grèves, qui ont un coût… pour els entreprises dont on voudrait bien se passer..) , et davantage technocratique, terrain sur lequel ces gens là excellent davantage. Chez ces gens là,on se gamberge de la faible syndicalisation qui, chacun le sait, est essentiellement dûe au fait que les français en ont marre que l’on se batte, que l’on fasse des grèves pour défendre leurs intérêts, c’est bien connu : les français préféreraient que l’on palabre pendant des heures à ne rien résoudre, comme ce fut le cas pour le débat sur la réforme des retraites qui n’a jamais réellement eu lieu lieux… D’ailleurs, les socialistes n’y étaient pas fondamentalement opposés, chacun le sait.
Pourtant, comme le remarque judicieusement le blog cité en référence, aucun des candidats n’a évoqué ce sujet de la démocratie sociale lors du fameux « débat » télévisé sur les primaires de la semaine dernière. . Les questions qui leur ont été posées ne le permettaient-elles pas ? Gardons nous des procès d’intention. Mais toujours est-il que j’en ferai un bien volontiers à Mr Hollande qui révèle sur ce sujet son vrai visage de Janus, à la manière d’un Chérèque qui se retrouve étrangement compromis dans une réunion du Medef comme ce document qui fît autrefois le buzz sur Internet l’a démontré sans ambiguïté… Nous sommes là sur le même registre. Il s ‘agit de considérer que les classes sociales dangereuses ne sont pas en capacité de comprendre où sont leurs intérêts, et donc de nommer en priorité deux seuls syndicats représentatifs (la CFDT etla CGT) de surcroît au seul niveau local, et non plus national comme autrefois, afin de mieux faire passer la pilule de la compromission dans laquelle certaines centrales syndicales, faute de financements appropriés (ça, c’est un vrai problème de fonds !), se fourvoient parfois, au plus grand détriment des travailleurs. Et de cette fâcheuse démocratie dont on n’a en haut lieu plein la bouche mais que l’on ne met que trop rarement en actes, dans la vie quotidienne.
Je pense ainsi, sur ce sujet, en écho à ce que je constate sur le terrain de la part dela CFDT qui, faute de vouloir attaquer frontalement un employeur donné (surtout quand il représente un poids et donc un enjeu important : y a danger !…), se retrouve ficelée pieds et poings liés par des logiques qui dépassent les syndicalistes isolés au point de se retrouver copains comme cochons avec des directions avec lesquelles, justement, elles se vantent de négocier plutôt que de se battre… Les logiques étant si contradictoires et les intérêts si divergents de part et d‘autre, comme cette crise le montre si tragiquement, on ne peut à mes yeux se faire l’économie de conflits, même ouverts, et de rapports de force qui me semblent éminemment salutaires pour l’esprit de la démocratie. Sans quoi, c’est le plus fort qui l’emporte. Aujourd’hui, nous voyons bien qui est (encore et toujours) le plus fort : les puissances de l’argent et le capitalisme cupide. Dans ces conditions, comment voulez vous qu’à force d’intégrer les contraintes des employeurs, les centrales syndicales ne se retrouvent pas sous le coup du mépris et de la frustration des syndiqués et des salariés modestes (combien de fois n’a-t-on pas entendu que els syndicats ne servent à rien, qu’ils sont de mèche avec le patronat…) qui se retrouvent soudain floués du combat qui n’a pas eu lieu, par autocensure des syndicats eux-mêmes ?
Sans le respect de cette logique et de la place et du rôle de chacun, syndical et patronal, on se retrouve un jour dans la peau de Madame Notat (qui a beaucoup fait pour ce genre de syndicalisme réformiste au point que je m’en sois retiré comme je l’ai fait plus tard du parti socialiste), consultante à titre onéreux… et certainement plus lucratif, pour les entreprises les plus fortunées. Chacun son client. Les miens ne pourront jamais me payer autrement que par leur considération et leur , et c’est très bien ainsi…
Finalement, Mr Minc avait donc raison, de faire de ce dossier une victoire de Sarkozy : même Hollande en accepte la validité idéologique en tentant de le passer dans les faits par une inscription dans le marbre de la constitution sans en apporter l’éclairage réel et suffisant auprès de ses propres sympathisants… qui se retrouveront donc « gros jean comme devant », croyant avoir élu un opposant à Sarkozy, alors qu’il en emploiera non aps les mêmes méthodes, mais visera les mêmes fins, en plus policé, sur le registre socio-économique. Miracle de la négociation et des belles paroles…
Un autre monde est possible. Et hautement souhaitable.
PS. Puisque je me permets de remettre cause fortement l’honnêteté intellectuelle de Mr Hollande et son travail de l’ombre, je convoque ici même à la barre de ce blog ou du leur (« c’est comme voulvoul, les gens ! »), afin qu’ils s’expliquent sur le sujet, les hordes bataves qui suivent : Romain Pigenel (X2 aujourd’hui, donc !), David Burlot, Philippe Blet, Les Landes, Isabelle Gauchet, Le Tarn, Cédric Marchal, la gauche immature, Matthias Fekl, JJ Thomas, Michel Liebgott , Sébastien Pietrasanta , Alain Rousset , Christophe Sirugue, Geneviève Fioraso, Jean Yves Le Déaut , et… le plus grand blogueur buverude bières de tous els temps, j’ai nommé Nicolas. ça l’apprendra à soutenir des sociaux traîtres. Etpicétout.