Baptisé " Global Overshoot Day ", littéralement " le jour du dépassement global ", cette date symbolique fixée au 27 septembre signifie plus concrètement, qu'entre le 1er janvier et le 27 septembre 2011, l'humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la terre peut produire en un an. 9 mois auront donc été nécessaires pour que les habitants de la planète épuisent les ressources disponibles.
Un concept qui vise avant tout à sensibiliser
L'organisation non gouvernementale canadienne qui est devenue spécialiste de ce concept, estime qu'au-delà de cette date, les "Terriens" vivent " au-dessus de leurs moyens ". Un mode de vie qui se reflète au travers de la perpétuation de la surpêche, de la déforestation ou de rejets de CO2 au-delà des capacités de la planète à l'absorber. "C'est comme avoir dépensé son salaire annuel trois mois avant la fin de l'année, et grignoter ses économies année après année", explique dans un communiqué le président de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel.
Pour déterminer ce jour fatidique, un simple calcul est effectué : une division de la capacité de production du milieu naturel par l'empreinte écologique du monde, multiplié par 365 (jours). On obtiendrait ainsi le nombre de jours de consommation que la terre peut supporter avec ce train de vie.
De grands écarts d'empreintes d'un pays à l'autres
Le "think tank" considère qu' un seuil "critique" a été franchi au cours des années 70 et qu'il faudrait en fait 1,2 à 1,5 Terre pour assumer aujourd'hui les besoins d'une population toujours croissante (le cap des 7 milliards d'habitants devrait être franchi fin octobre selon les prévisions de l'ONU).
D'aucuns considèrent ce concept un peu vague, aussi bien concernant l'exactitude de la date que de l'empreinte écologique de l'humanité. Le calcul ne prendrait pas en compte tous les paramètres permettant le renouvellement des écosystèmes. Mais le Global Footprint Network reconnait ces limites affirmant travailler chaque jour pour son amélioration. Le principal atout du "jour du dépassement global " est qu'il permet de familiariser la communauté internationale à la notion d'empreinte écologique. Il a également permis de mettre en évidence les différences flagrantes qui prévalent d'un pays à un autre. Ainsi, en 2010, un rapport du WWF traitait des fortes disparités entre les populations des différents pays, qui consomment 4,5 planètes et demie aux Etats-Unis ou aux Emirats arabes unis mais moins d'une moitié en Inde.
Sans surprise, année après année, l'empreinte écologique mondiale ne cesse de croître, et la date fatidique se rapproche petit à petit du 1er janvier. " La tendance reste la même avec un épuisement croissant des ressources en dépit de la crise économique mondiale " affirme l'organisation.
Ce concept, un peu abstrait, jouit-il d'une forte audience auprès des décideurs politiques ? La prochaine conférence sur le changement climatique qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre 2011, donnera des éléments de réponse...
Alicia Muñoz