En mai dernier, OrelSan faisait un retour fracassant avec le clip RaelSan réalisé par l’équipe 3ème bureau.L’album Le chant des sirènes n’est prévu que pour le 26 septembre mais déjà, la machine est lancée et on se languit de voir la suite, que le rappeur nous a offerte sous forme de petites mises en bouche visuelles, une série intitulée En attendant les sirènes.
Pour son second clip, OrelSan frappe encore une fois très fort en décidant de mettre en avant son morceau Suicide social, une chanson qui devrait encore beaucoup faire parler et dont la structure particulière lui a été inspirée par le film La 25ème heure :
« Suicide social, c’est parti du constat suivant : j’ai remarqué qu’en France, personne ne se parle vraiment. Pour moi, la France c’est plein de mondes parallèles, de gens qui se croisent, qui se connaissent plus ou moins super mal et qu’en fait, personne communique avec personne vraiment. Donc je suis parti du principe que si t’as envie d’être énervé et de t’en prendre à une catégorie de gens, tu peux. Parce que voilà, tu vas avoir un problème avec ‘truc’ et tu vas commencer à faire de gros clichés et en fait, Suicide social, c’est un peu pour montrer que pour moi, la vraie analyse se fait au cas par cas : à partir du moment où tu commences à faire des groupes, à parler de gens en termes de castes ou de catégories socio-professionnelles… À partir du moment où tu commences à faire des groupes, tu fais des clichés, tu fais des amalgames et ça peut pas fonctionner. J’ai commencé à écrire ce truc-là et ça m’a fait penser au film La 25ème heure de Spike Lee. Il y a une scène où Edward Norton doit partir en prison le lendemain et il a les nerfs contre tout le monde et il commence à péter un plomb sur chaque catégorie d’habitants de New York : ‘Et les Irlandais, et les machins, et les chauffeurs de taxis, et les Italiens…’. Et donc j’ai regardé à nouveau la scène une fois que j’ai commencé à écrire et j’ai voulu un peu faire une sorte de dégringolade. Et à la fin de la scène, Edward Norton se parle à lui-même, devant la glace et tu te rends compte qu’en fait, c’est lui qu’il déteste. Alors au début, j’avais rajouté une fin comme ça qui disait :’Et tous ces gens dans lesquels je me retrouve…’ mais je trouvais ça pourri. Je veux dire : on le comprend que le gars il a la haine contre lui-même, ça sert à rien d’expliquer la fin du film », a-t-il confié au site Madmoizelle.
Pour cette nouvelle vidéo, pas de grands effets spéciaux ni même d’OrelSan en vue : on se concentre uniquement sur le texte grâce à la Kinetic Typography ou typographie animée, un concept de plus en plus repris dans les clips. Le graphisme aurait pu être un peu plus poussé encore, dommage, mais cela ne devrait pas vous empêcher de vous prendre une claque avec les lyrics. Mais attention, cette fois, OrelSan prévient une éventuelle polémique :
« Ce ne sont pas des choses que je pense : c’est plutôt un ensemble de clichés sauf que ce sont des choses qui nous sont toutes passées par la tête à un moment ou l’autre. Tu vas écouter et te dire : ‘Ouais, là, il a raison’. Et puis tu vas écouter un autre truc et tu vas te dire : ‘Mais il se fout de ma gueule, il parle de moi !’. Et tu vois, moi, dans cette chanson, je me retrouve vraiment dans tout ce que je critique : non seulement, ça m’est déjà passé par la tête mais je me retrouve vraiment dedans. Il n’y a pas une catégorie sociale où je me sens vraiment exclu à part quand je parle des néo-nazis où je ne me retrouve pas du tout mais on connaît les rouages du truc. Je ne suis pas quelqu’un de vraiment engagé ou qui a vraiment des opinions. Quand je suis en interview, j’essaie de donner un maximum de points de vue mais au final, je n’ai pas de vérité vraie, de science, de convictions. Je ne saurais pas te dire si je suis à droite ou à gauche. Je pourrais dire le contraire de ce que je dis dans une chanson le lendemain. Je trouve ça normal de changer ».