Les chercheurs ont analysé des données représentatives au niveau national à partir des Enquêtes démographiques et de santé au Ghana, Malawi, Mali, Rwanda, Ouganda et Zimbabwe, qui interrogeaient les participants sur le jour, la semaine, le mois et l'année des derniers rapports sexuels. Les participants ont également été invités à indiquer la personne dans le ménage qui prend généralement les décisions sur les soins de santé, les achats ménagers, les rencontres avec la famille et les amis etc... Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs socio-démographiques, l'âge, la richesse, la parité, la résidence du mari, et la durée du mariage et constatent d'ailleurs que la plupart des standards variables socio-démographiques n'ont pas de lien systématique avec la fréquence des relations sexuelles.
Plus la femme décide… « Une constante a été observée dans les 6 pays couverts par l'étude, plus la femme est « décideur » dans le ménage, moins les rapports sexuels sont fréquents. Le rapport pourrait ainsi varier de 3 à 100 en fonction du pouvoir décisionnaire de la femme, concluent ces chercheurs.
C'est différent pour les hommes…La majorité des hommes et des femmes participant à l'enquête ont déclaré avoir eu des rapports sexuels au cours du dernier mois mais les modèles de pouvoir de décision se sont révélés très différents selon les pays. Mais, quel que soit le modèle dominant du pays, pour les hommes, la prise de décisions n'apparaît pas liée à la fréquence des relations sexuelles.
« Si des études complémentaires, couvrant d'autres pays sont nécessaires pour explorer davantage la forte association entre le pouvoir de décision des femmes et leur activité sexuelle, comprendre comment la position des femmes dans le ménage influe sur l'activité sexuelle peut contribuer à favoriser une vie sexuelle à la fois sûre et agréable», explique Carie Muntifering, co-auteur de l'étude.
Source: John Hopkins « Increased Responsibility Could Lead to Decreased Sexual Activity Among Women” (Visuel © auremar - Fotolia.com)