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Affaires : une république à la dérive

Publié le 22 septembre 2011 par Hmoreigne

N'en jetez plus, la cour est pleine. Triste spectacle que cette fin de mandat de Nicolas Sarkozy où la république irréprochable promise a cédé le pas à la dérive des pratiques, aux conflits d'intérêts, aux connivences et aux passe-droits. Sans oublier désormais, les valises. Mesure objective de cette dérive, au dernier classement de Transparency International, la France recule d'une place pour se retrouver au 25e rang soit parmi les mauvais élèves des vieilles démocraties.

Qu croire ? Mercredi à Nantes, François Hollande a proposé "une nouvelle donne" pour faire face à "la conjugaison des crises économique, écologique et morale" de la France. Au regard des dérives dela présidence Sarkozy, la conception d'un président "normal" du candidat à la primaire socialiste reprend des couleurs.

Et pourtant. M. Hollande est à l'image de la société française, contaminé par ce sentiment omniprésent qu'une dose "modérée" de corruption est le prix à payer pour un fonctionnement sans heurt. Dans un sondage récent, 52 % des français estiment que pour arriver au sommet de l'Etat il faut être corrompu. Ces mêmes français souvent en quête de passe-droit auprès de leurs élus locaux et qui n'hésitent pas à réélire haut la main des édiles condamnés par la justice.

Brice Couturier rappelait il y a peu dans sa chronique sur France Culture qu'en démocratie, les peuples ont les élites qu'ils méritent. Et de souligner que dans notre pays "tout un système clientéliste s'est développé sur les ruines du civisme"

La complaisance à l'égard de ceux franchissent la ligne jaune tout autant que notre monarchie absolue républicaine où tous les pouvoirs sont concentrés à l'Elysée contribuent à renforcer la France d'aujourd'hui marquée par les connivences et les privilèges dans des similitudes inquiétantes avec l'Ancien régime.

M. Hollande propose à sont tour "une rupture" aux français. Dans le climat d'écoeurement actuel elle a tout pour être bien reçue. Dans le souci revendiqué de crédibilité de l'élu de Corrèze il conviendrait cependant de donner des gages de bonne foi. Un geste fort pourrait constituer à exclure Robert Navarro de son équipe de campagne. Le sénateur de l'Hérault est sous le coup d'une plainte du PS pour «abus de confiance» dans la gestion de la fédération de l'Hérault.


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