Juste avant son exécution, l'ultime recours de Troy Davis

Publié le 22 septembre 2011 par Josepha @josepha45

Troy Davis dit se "fonder sur de nouvelles preuves" et cite "un faux témoignage" du médecin légiste qui a autopsié le corps du policier

Troy Davis a toujours clamé son innocence et une intense mobilisation internationale, son exécution est programmée ce mercredi à 19 heures heure locale, jeudi à 1h du matin en France. Condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, Troy Davis, 42 ans, doit se voir administrer une injection mortelle, à la prison de Jackson (Etat de Géorgie), en présence de la veuve et des enfants de la victime.

Ce mercredi, la défense de cet homme, devenu un symbole du combat contre la peine de mort, a présenté un ultime recours. La requête a été déposée au tribunal de l'Etat de Géorgie (sud-est). Dans ce document, Troy Davis "demande respectueusement que ce tribunal accorde un sursis à l'exécution de sa peine de mort Troy Davis "récuse la constitutionnalité de sa condamnation à la peine de mort en se fondant sur de nouvelles preuves", ajoute le document remis à la justice par Me Brian Kammer. Il cite notamment "un faux témoignage" du médecin légiste qui a autopsié le corps du policier décédé.

La justice américaine a refusé mardi de gracier Troy Davis, qui s'est adressé par écrit à ses partisans depuis le couloir de la mort où il se trouve depuis 20 ans, affirmant que "le combat pour la justice" ne s'arrêtait pas avec lui. "Le combat pour la justice ne s'arrête pas avec moi. Ce combat est pour tous les Troy Davis avant moi et tous ceux qui viendront après moi", a écrit le détenu, qui a toujours clamé son innocence.

La décision mardi du comité des grâces de refuser la grâce de Troy Davis a déclenché une avalanche de critiques, à la mesure du soutien international.

Dans un éditorial cinglant, le New York Times dénonce "les nombreuses graves erreurs" commises dans le dossier Davis, qui selon le quotidien prouve à nouveau "la barbarie de la peine de mort". "Une erreur judiciaire tragique", écrit le quotidien.

La France a appelé mercredi le procureur et les autorités de Géorgie à ne pas l'exécuter. "En exécutant un condamné sur la culpabilité duquel pèsent des doutes sérieux", ces autorités "commettraient une faute irréparable", selon le ministère des Affaires étrangères.

Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, a aussi appelé les Etats-Unis à "épargner la vie" de Troy Davis. "La raison n'est pas seulement notre désapprobation concernant la peine capitale, mais avant tout les doutes sérieux qui persistent sur l'intégrité de la condamnation".

La mère de Mark MacPhail, le policier tué en 1989 dans la ville de Savannah, s'est en revanche félicitée de la décision mardi du comité des grâces. "C'est ce que nous voulions", a déclaré Anneliese MacPhail sur la chaîne CNN.

Lors du procès, neuf témoins ont désigné Troy Davis comme l'auteur