Etat chronique de poésie 1328

Publié le 22 septembre 2011 par Xavierlaine081

 

1328

Je te regarde effeuiller une à une ta rutilante parure

Un timide rayon se pose sur tes épaules dénudées

Ce que tu montres de toi est présage de saison déjà morte

.

Je chuchote dans l’aurore des mots d’amour vains

Le ciel s’en fout qui vaque à ses journées

Aussi indifférent que ceux qui prétendent vivre

Quand ce qu’ils vivent n’est que l’apparence des choses

.

J’ai saisi un rayon de lune entre mes doigts engourdis

Cherché longtemps dans le ciel éteint l’étoile à qui l’offrir

J’entendais pourtant la douce voix des songes

Dans le cristal d’une source invisible

Où tu te baignais

Nue et fragile

Offrant aux buissons la langueur de tes soupirs

*

Le monde est là

Frémissant dans l’instant en suspens

Rien ne se voit à qui ne sait tourner la clef

Rien ne se sent à qui ne connaît que cuirasse

Les armes n’ouvrent aucune porte

Ni les cris

Ni la fureur

*

Me voilà sur le seuil de la vie

Heureux d’en avoir tant tenues

Entre mes mains tremblantes

De ne rien savoir

.

Me voilà devant la page blanche

Me faudra écrire et écrire encore

Jusqu’à en perdre haleine

Sur le quai

Juste avant l’ultime appareillage

Décrire l’infinie espérance

Toujours enfuie

Toujours à reconquérir

.

Mes mots sont si peu de chose

Ma musique tant troublée de vos chagrins

Ma voix se voile de ne savoir vous inviter

A l’éveil

.

Nonque j’y sois parvenu

Je n’atteints aucune étape

Ne soupire après aucun maillot jaune

Ne souhaite prendre aucun pouvoir

Juste rêver dans le petit matin paisible

Les oreilles pendues à ma ville qui s’ébroue

Après ses torpeurs nocturnes

*

Je suis rentré hagard dans un crépuscule orangé

Le mistral s’était fait souffle frais

Sur les sommets en proie aux premières gelées

Ne croisais âme qui vive

Sinon trois heureux rescapés d’un tsunami nucléaire

.

Ils me saluèrent d’un sourire de connivence

Ils sont les seuls ou presque

A me saluer ainsi

Les autres

Ceux que je croise chaque jour

Feignent l’indifférence

Marchent en regardant le bout de leurs souliers

*

Ainsi vogue la barque sur l’étang sec du jour

Qu’il faille démêler l’écheveau des sources

Pour y lire l’avenir incertain

.

Manosque, 10 août 2011

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