Prenez un individu lambda. Vous-même par exemple. Faites, à l'instar de Chloé Delaume (J'habite dans la télévision, Verticales) l'expérience de vivre un temps sans éteindre votre télé. Visionnez Ruquier, regardez Bidule et Machin, la Pop Star'ac et les grandes émissions culturelle de Guillaume Durand. Puis, d'un coup (la rapidité d'exécution fera tout), ouvrez et lisez un livre de poésie. c'est plus fort que des champignons passés aux OGM dans un laboratoire de Corée du Nord, non ?J'imagine le choc. Je l'imagine d'autant mieux, que ce choc je l'ai en sens inverse. Plus de télévision depuis un an et demi, il m'arrive de la regarder quand je suis en voyage. Regarder la télé, ça veux dire l'allumer sans choisir un programme et zapper. L'impression que j'en ai est que tout est factice, artificiel. Jusqu'aux informations qui doivent maintenir l'attention du téléspectateur et donc ne pas s'apesantir sur les sujets aussi peu glamour que la "crise des banlieues" et vite on le distrait en lui parlant de la tradition ancestrale et qui remonte à la nuit des temps (on aime les superlatifs) de la cueillette des cerises à la pince à épiler, (ce qui donne un goût particulier à la cerise) dans un bon village français. Tout ça, ça rend le cerveau disponible pour des boissons gazeuses, certainement. La poésie ne vend rien et la poésie ne se vend pas. D'ailleurs, Thierry Guichard poursuit son édito avec la crise qui traverse l'édition, en parlant de la disparition de Al Dante et le malaise du Temps qu'il Fait. Certes, la poésie n'est pas une fin en soi. Ce mot est utilisé pour tout et n'importe quoi. Comme l'écrit JC Bourdais, dans la poésie on trouve de tout, jusqu'à des happenings poétiques sur Google ! Ce qui est sûr, c'est qu'à la télévision, on peut chercher la poésie, je ne crois pas qu'on puisse la trouver. Spectateurs attentifs, dans le cas contaire prévenez-moi, je serais prête à brancher l'antenne.
Magazine
Dans le dernier numéro (n°78) du Matricule des Anges, j'ai été impressionnée par le début de l'édito de Thierry Guichard :