Au bar de l’hôtel en bordure de mer, le soleil se couche en faisant éclater les couleurs. Le rhum garde ses très bonnes habitudes même si des petits moustiques tentent de détruire la perfection du moment. Ils n’y arrivent pas. Je suis avec un québécois depuis quelques jours qui me demandait en mangeant ce midi comment j’arrivais à trouver ma motivation dans ce bordel qui n’annonce rien de bon. Vous savez, la tâche semble si titanesquement complexe qu’elle frôle l’impossible, que l’abandon apparaît comme une stratégie de survie. Fuir le bateau avant qu’il ne coule ou pendant, ça ne fait peut-être pas une très grande différence. Je lui disais que c’était les petits changements observables qui évitaient toute décompensation dans la dissonance cognitive, que l’erreur était de voir le tout dans son ensemble. En fait la journée au plan professionnel a été tellement bonne que même lui comprend maintenant où on pige sa motivation. Ce pays est rempli de gens trop intéressés, intéressants, motivés et motivants pour s’en décourager.