Donc, après la visite de la galerie Daniel Templon, nous sommes allĂŠes, Claire et moi, Ă la Galerie Lambert. Il y avait une magnifique exposition d'Anselm Kiefer qui s'intitule Für Paul Celan. Des vers du poète sont écrits sur les murs. Sombres, très sombres. Les toiles sont aussi d'une extrème noirceur. On pense à des vignes en hiver dans un paysage plus ou moins neigeux, mais les allignements des ceps jusqu'à l'horizon fait penser aussi à un immense cimetière militaire. Des élements métalliques incrustés dans certaines toiles rappellent des armes. Au sol, il y a des installations avec les espèces de livres aux pages de fer qu'on lui connait. La mémoire est là-dedans. Plusieurs fois, j'ai eu la chance de voir des oeuvres d'Anselm Kiefer (à Avignon à la Fondation Lambert mais aussi à Berlin) mais toujours isolées parmi d'autres. Ici l'ensemble est saisissant. Je vous conseille de faire la visite virtuelle en cliquant ici, à défaut de pouvoir vous y rendre.
Dans le cahier de presse de l'exposition Philippe Cognée à la Galerie Daniel Templon, il y avait un article de Télérama signé Olivier Céna. On ne sait pas comment, en parlant de Philippe Cognée, il en arrive rapidement à Anselm Kiefer. Il les compare et aimer le second lui permet d'enfoncer le premier, exercice facile du critique d'art qui va, sa coupe de champagne à la main d'une galerie à l'autre. Bien sûr que le thème de la mort est commun aux deux artistes, mais là, il semblerait que le voisinage des deux galeries soit la seule raison qu'il ait eu à les rapprocher. Il utilise l'un pour descendre l'autre. Minable. Cela m'a mise, une fois de plus, en colère contre cet hebdomadaire. Un article où il dit Philippe Cognée fait comme ceci mais l'autre il fait comme cela. À quand les critiques de cinéma faites sur le même moule ? "Tel film est moins bien que celui que j'ai vu hier, bien que celui qui passe dans le cinéma d'en face ne soit pas si mal...".
Le fairplay de la galerie Templon a fait que l'ont n'a pas omis de mettre un tel article dans le cahier de presse.
Mon opinion ? J'ai beaucoup aimé l'un et l'autre. Des émotions différentes ont le droit de cohabiter, n'est-ce pas ?