Petit rappel compte tenu des propositions avancées dans ce rapport pour réduire la dette publique et retrouver la croissance à court terme et à long terme.
La position équilibrée défendue par les auteurs dans ce 100éme rapport du CAE doit attirer l’attention de tous !
Extrait court pour illustrer ce point (pages 41 et 42 du rapport)
« Une stratégie de croissance et de consolidation des finances publiques
Le débat entre partisans de la relance, au risque d’une crise des finances publiques, et partisans de l’austérité, au risque de la déflation, est vain.
En ces termes, le problème est mal posé, car il ne s’agit pas de choisir entre faire du keynésianisme primaire, en soutenant la consommation par la redistribution et en réduisant insuffisamment les déficits et la dette publics, et un masochisme budgétaire aveugle.
Il faut élever le niveau et la croissance du PIB potentiel et à ce titre les solutions structurelles avancées par le précédent rapport du CAE, Aghion et al. (2007), restent valables.
Mais il faut réformer en restructurant les prélèvements et les dépenses publiques afin de respecter les contraintes financières évoquées, si possible sur un mode coopératif européen et en étalant l’ajustement en cas d’aggravation de la crise tout en améliorant leur efficacité économique.
Au total, même si nous sommes conscients de l’importance des effets de la demande sur les rentes de l’innovation et par conséquent sur les incitations à innover, notre approche de la politique de croissance dans l’économie globalisée se situe fondamentalement du coté de l’offre.
En particulier, c’est parce qu’elle a su préserver voire améliorer sa compétitivité que l’Allemagne parvient à mieux tirer avantage que la France de l’augmentation de la demande dans les pays émergents. »
A méditer !!!
Le Conseil d’Analyse Economique vient de publier un nouveau rapport, Crise et croissance : une stratégie pour la France, et une nouvelle lettre qui l’accompagne.
Ce rapport a été rédigé par Philippe Aghion (Harvard), Gilbert Cette (Banque de France), Élie Cohen (CNRS) et Mathilde Lemoine (HSBC).
Ce rapport fait suite à trois précédents rapports publiés par les mêmes auteurs ou presque depuis des années pour le compte du Conseil d’Analyse Economique. D’autres rapports du CAE viennent compléter les analyses et propositions de ces rapports.
« Les leviers de la croissance française » de Philippe Aghion, Elie Cohen, Jean- Pisani-Ferry et Gilbert Cette pour le Conseil d’Analyse Economique, Novembre 2007.
« Politique économique et croissance en Europe » de Philippe Aghion, Elie Cohen et Jean- Pisani-Ferry pour le Conseil d’Analyse Economique, Janvier 2006
« Education et croissance » de Philippe Aghion et Elie Cohen pour le Conseil d’Analyse Economique, Janvier 2004.
Il est clair que les réflexions menées et les propositions faites par tous ces auteurs et présentées au différents Premier Ministre depuis 2004 devraient influencer les décisions et les mesures à mettre en œuvre par le pouvoir politique dés maintenant et plus particulièrement à partir de l’été 2012.
« Dans ce rapport, Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Mathilde Lemoine posent la question du choix des mesures économiques favorables à la croissance française à moyen et long termes, qui tiennent compte des contraintes, notamment budgétaires, que la récente crise a accrues.
Dans la lignée du rapport du CAE sur les leviers de la croissance, celui-ci se différencie dans la mesure où la crise monétaire, financière et économique a modifié la pertinence des arbitrages à effectuer.
Il développe les questions relatives à la qualité de l’offre productive et à la compétitivité de la France.
Les auteurs prônent une politique d’investissement dans l’enseignement supérieur et la R&D, de flexibilisation des marchés des biens et du travail, de sécurisation des parcours professionnels, ainsi que de soutien sectoriel à l’innovation.
En raison des contraintes budgétaires apparues à la suite de la crise, les auteurs suggèrent qu’il convient de procéder, non pas à un accroissement net des dépenses, mais à un déplacement de celles-ci, de manière à garantir les conditions de la nécessaire consolidation fiscale.
C’est pourquoi les auteurs mettent en lumière, notamment, les économies qui pourraient être réalisées en réduisant, voire supprimant, certaines niches fiscales, et ce en dépit des inévitables mécontentements que pareilles mesures susciteraient.
Le point de vue des auteurs est donc de refuser toute position extrême – ultra-keynésianisme d’un côté, selon lequel une hausse aveugle des dépenses publiques ignorant les contraintes budgétaires serait l’impulsion indispensable à la relance macroéconomique, et monétariste de l’autre côté, selon lequel l’assainissement drastique des finances publiques serait un préalable inévitable sans effet récessif notable. Les auteurs sont partisans d’une troisième voie, celle d’une intervention ciblée internalisant la contrainte budgétaire. »
Personne ne sera surpris ici de voir que le point de vue équilibré des auteurs me parait le plus pertinent. Sortir des débats stériles entre les tenants de postions extrêmes et un premier pas indispensable vers la résolution de nos problèmes économiques, sociaux, monétaires et financiers.
Le rapport est suivi de trois commentaires de Commentaire de Jean-Philippe Cotis, Jean-Hervé Lorenzi et
Jean-Pierre Vespérini.
Le RAPPORTet les trois contributions qui l’accompagnent peuvent également être téléchargés.
Les précédentes lettres du CAE peuvent être consultées et téléchargées en cliquant ici