Confirmation : Alain Minc est quand même un petit gabarit… et Mélenchon a du se montrer très gentil pour ne pas le casser…
Sur fonds de caca nerveux de France Inter qui ne digère pas que le leader du Front de Gauche ait choisi Europe 1 plutôt que France Inter (et comme je le comprends! ¹) ; j’ai assisté au combat (que j’imaginais plus sportif) entre Minc et Mélenchon. Inutile de vous dire que je n’ai pas été déçu !
b.mode n’est cependant pas du même avis que moi, et c’est son droit, mais pour une fois que j’ai eu le temps d’écouter un débat politique en entier, je ne vais pas bouder mon plaisir… A quand un match Mélenchon/Hollande sur de tels sujets ? On verrait bien qui tient le mieux la route… et où se trouve la réelle différence, entre le socialisme à la sauce batave et le socialisme réel.
Les points forts :
« je considère que l’Europe, la souveraineté populaire est attaquée par le système financier international et les dirigeants politiques sont incapables d’analyser la nature de l’agression et incapables de l’empêcher. (Mélenchon)
- Minc qui botte en touche et tape à côté à propos du rôle de la BCE dans la crise (alors que la banque fédérale, aux États Unis, a su jouer un rôle bien plus actif)
- toujours le même qui parle en francs plutôt qu’en Euros. A la remarque de Mélenchon qui le corrige : « quand je suis en face d’un partisan du non, cela me traumatise »… (le pauvre!)
- En réponse à Minc qui lui demande de ne pas faire dans la caricature de la défense de l’ouvrier en face du terril, parce qu’il a eu des parents communistes, Mélenchon : « Vos parents communistes étaient plus malins que vous M. Minc. Ils se sont bien sacrifiés pour vos études. »
- la « loi de représentativité des syndicats »… est une réussite majeure de Sarkozy, selon Minc… Forcément Mélenchon ne peut pas être d’accord… et pour cause.
- « Si nous stabilisions les conditions sociales des travailleurs par une harmonisation sociale par le haut, on cesserait de ruiner les comptes sociaux en mettant les travailleurs et les pays en concurrence les uns avec les autres. Ça, c’est rassurer les productifs, pas les marchés. Les marchés, il faut leur taper dessus » (Mélenchon)
- Mélenchon explique son choix d’un SMIC à 1700 euros: retrouver le pouvoir d’achat des années 80 (« Comment peut-on vivre avec un smic en payant 700 euros de loyer ? »). La polémique à deux balles sur le prix de la baguette n’empêche nullement la métaphore de Jean-Luc de fonctionner.
- « je me suis fait incendier par Mitterrand quand j’ai dit que pour moi, Mme Thatcher était socialiste » (Minc, dont nous sommes plusieurs à nous demander ce qu’il peut bien fumer…)
- « On se prosterne aujourd’hui face à l’Allemagne qui produit de bonnes machines outils ». « heureusement que l’Allemagne n’a pas produit des gaufres, sans quoi on contraindrait le monde entier à en manger !
- « Est-ce que Nicolas Sarkozy peut être élu ? Oui évidement ! » « C’est vraiment d’une suffisance inouïe ce que j’ai entendu à gauche : que Nicolas Sarkozy était déjà battu, que l’affaire est réglée« , « Tout cela est stupide. Nous ne pouvons pas commencer la campagne comme cela ».
- « Nous n’allons pas vers une élection à la papa mais vers un tumulte, Mr Minc »
j’avoue avoir été plutôt fier de la bonne tenue de ce débat et du fait que Mélenchon me semble avoir plutôt bien tenu la route sur ces sujets économiques, au point d’avoir rivé son clou plus d’une fois au pape du libéralisme et expert auto-proclamé de l’économie internationale, qui se vante encore d’être un grand ami de Sarkozy… Je serais lui, je ferais profil bas, mais il est évident que nous n’avons pas les mêmes intérêts, ni les mêmes cibles politiques de prédilection : moi, ce sont les plus démunis, que je voudrais voir protégés, car ce sont ceux qui seront les principales victimes de cette crise…
Les riches, eux, se débrouilleront toujours sans nous…
Pour terminer sur une note d’humour, je convoquerais ici Michel Soudais, sur twitter, à l’instant :
« Minc est un bon comptable. La preuve: « Entre 1995 et 2007, 5 ans de gauche, 5 ans de droite. » #Europe1«
¹ je ne peux oublier à quel point France Inter a pratiqué la censure envers des humoristes politiquement incorrects... et l’attitude de son rédacteur en chef, Philippe Val, justement retoqué cette année pour un licenciement sans cause réelle et sérieuse… Lui qui n’avait pas hésité, deux heures après sa nomination à France Inter, à renvoyer Frédéric Pommier, l’un des prédécesseurs justement de celui qui veut aujourd’hui recevoir Mélenchon avec tant d’empressement…