Ce matin, le réveil a sonné peut-être plus tôt que d'habitude. Ou était-ce le téléphone ? Je ne sais plus, mais, j'ai, sur les coups de six heures, écouté la radio. Une nouvelle, qu'elle était bonne, c'était celle qui concernait les traders qui vont se palper un peu plus de pognon que le reste du temps, uniquement parce que c'est Noël. Rien à voir avec le salarié qui touche un treizième mois. Non, là on est dans des sphères où les zéros sur les chèques sont plus nombreux qu'ailleurs. Au fond de mon lit, je me suis dit que tout ça, c'était un autre monde, mais que ce monde-là devait bien manger la laine sur un quelconque mouton, pour être si gras.
Ce soir, j'ai appelé Stéphane Landois, l'homme des Éditions du Hanneton, de la librairie de campagne. J'étais dans un autre monde, un monde qui me parle plus. Faisant de l'édition une passion non lucrative, de la librairie un lieu où il se passe autre chose, il parlait de ces activités qui ne le faisait pas vivre, qu'il avait un boulot à mi-temps juste nécessaire à le faire manger et que le reste, il s'en foutait. "Surtout, ne pas devenir trop important" disait-il ! Certes, les gros, mangent les à-peine-moins gros, dure écologie du monde éditorial où la littérature n'a pas grand chose à voir. Alors que d'autres collègues, petits éditeurs comme on les appelle, parlaient d'une présence absolument nécessaire sur la toile pour exister, lui parlait de partir distribuer ses livres en montgolfière.
Heureusement, les journées ne se finissent pas toujours comme elles commencent !