Depuis les premières éditions, le FFCF se veut une mise en lumière d’un cinéma d’auteur coréen méconnu et souvent invisible en Europe hormis quelques auteurs bien vus à Cannes. Mais cette année, les programmateurs semblent entériner un désir d’ouverture, et affichent un réel effort d’offrir un panorama du cinéma coréen, avec ce que cela comporte de grands écarts entre les genres, entre les budgets et entre les formes d’un film à l’autre. Il y a quelques jours, le programme officiel de l’édition 2011, qui aura lieu du 11 au 18 octobre prochain, a été dévoilé, et sur le papier, difficile de ne pas se pourlécher les babines cinéphiles devant la variété des films annoncés.
Ce qui saute aux yeux dans ce programme, c’est cet équilibre annoncé entre le populaire et l’art et essai, entre l’accessible et le pointu, qui fait toute la richesse d’un festival. Un « paysage » récent du cinéma coréen entre fictions et documentaires, une compétition de courts-métrages, des avant-premières de prestige, un cinéaste mis à l’honneur, des classiques du cinéma coréen : comme chaque année, il y en aura pour tous les goûts au FFCF.
J’ai hâte de découvrir en ouverture Sunny, plus gros succès du BO coréen cette année, en présence de son réalisateur. J’ai hâte de plonger dans l’univers étrange de Anti-Gas Station, de me perdre dans les méandres de plus de trois heures de Café Noir, de voir en personne Jung Yumi, une actrice presque emblématique du FFCF d’année en année (l'année dernière elle était à l'affiche de Oishi Man et The Room Nearby, cette année elle vient présenter deux autres long-métrages). J’ai hâte de voir de vieux films coréens et leurs remakes dans la section KOFA Classiques, de repérer la nouvelle perle du cinéma local dans les courts-métrages, de voir la Corée d’un œil neuf avec la sélection de documentaires. J’ai hâte de passer d’un de ces documentaire pointus au délire annoncé d’un samedi soir potentiellement nanaresque mais délicieux avec Invasion of Alien Bikini. J’ai hâte de voir les fantômes de Hello Ghost, les duels contemporains de The Code of a Duel, et d’entendre la voix de Choi Min-Sik dans le film d’animation de clôture Leafie.
Je ne vais pas vous lister la totalité des films que je boue de découvrir, pour cela il vous suffit d’aller trouver la liste intégrale sur le site officiel du festival. Ces dernières années, le festival investissait l’Action Christine. Nous avions la tranquille rue Christine pour nous seuls, pour attendre sous la pluie que les portes ne s’ouvrent, pour discuter passionnément à la sortie des films qui nous avaient déçus ou enthousiasmés. Cette année, le festival déménage au Saint-André des Arts, dans le même quartier. Le festival y gagnera en exposition ce qu’on y perdra en tranquillité une fois les films terminés et la rue retrouvée. Mais si cela permet d’attirer des curieux plus nombreux, on ne pourra que s’en réjouir. Rendez-vous donc le 11 octobre prochain pour le coup d’envoi de huit jours de cinéma coréen au cours desquels nous découvrirons côté à côté un jeune cinéaste à l’honneur, Yoon Sung-Hyun, et le nouveau film d’une figure emblématique du pays, Hong Sang Soo. Si vous ne connaissez du cinéma coréen que les films noirs comme l’encre, préparez-vous à quelques découvertes surprenantes… L’excitation monte déjà !